L'histoire :
Apollon est amoureux de la belle Coronis. Il ne cesse de louer sa beauté et de vanter ses charmes. Malheureusement, son devoir divin ne lui permet pas de rester bien longtemps auprès d’elle. Il doit partir, la mort dans l’âme. Il charge une colombe de prendre soin d’elle en restant discrètement à ses côtés au cas où elle aurait besoin d’aide. Coronis fait missionner sa servante pour demander d’envoyer un message à Ischys. Il faut peu de temps avant que le beau jeune homme arrive rendre visite à l’amante d’Apollon. Ils s’embrassent fougueusement et se déshabillent rapidement au cours d'ébats enflammés, tout cela sous le regard de l’oiseau blanc d’Apollon… Le lendemain, la colombe se rend à Delphes et annonce la nouvelle au dieu de la musique. Fou de rage, il réfléchit à un châtiment exemplaire pour la mortelle qui a trahi sa confiance. Il se rend au Mont Olympe et bande son arc d’or. Plusieurs flèches tombent dans le lit de Coronis qui tuent instantanément les deux amants dans un bain de sang terrible. Les servantes brûlent les corps sous le regard amusé d’Apollon. Mais un détail le choque : il n’avait pas vu que Coronis portait un enfant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir consacré plusieurs tomes aux grands héros et figures de la mythologie, la collection La sagesse des mythes s’intéresse désormais à des personnages « secondaires » et pourtant tout aussi passionnants. A l’image des tomes comme Narcisse et Pygmalion ou Tantale, cet opus regroupe deux personnages qui, cette fois, ont un point commun fort : ils sont tous deux des humains qui ont bravé la mort et les Dieux et qui en ont payé le prix fort. Asclépios et Sisyphe sont deux personnages méconnus, surtout dans le détail de leur existence. Bien sûr, tout le monde sait ce qu’est le supplice de Sisyphe (la superbe couverture de Fred Vignaux rappelle d'ailleurs cette allégorie marquante), mais on oublie à quel point le personnage a pris des risques et provoqué la colère des Dieux. Parfaitement racontés, les deux récits restent passionnants et fascinants même si, évidemment, leurs histoires se résument à peu de lignes, comparé aux héros ou dieux canoniques grecs. Cependant, cette piqûre de rappel est la bienvenue, agréable à lire. D’autant que le dessin efficace et lisse de Gianenrico Bonacorsi participe à la fluidité de l’ensemble. Cela manque parfois de caractère, notamment pour représenter la puissance des dieux, mais le graphisme reste plus qu’honnête. Redécouvrez deux humains bannis par les dieux et oubliés des hommes.
