L'histoire :
Au royaume des contes, la petite Spooky est la fille d'un roi et d'une reine, à qui sa marraine confère un pouvoir magique (qui d'autre ?). Ce pouvoir lui permet de réaliser ses vœux. Fascinée par le fantastique et tout ce qui est un peu sinistre, Spooky adore les histoires effrayantes et les ambiances sombres. Un jour, ses oncles, les Trois Petits Cochons, l'invitent à venir passer un peu de temps dans leur dernière acquisition : un manoir situé en plein cœur de la ville de Londres, dont ils ont décidé de faire une pension. Malheureusement, dès le matin, la première catastrophe se produit. Le pauvre monsieur Cauchemar tire une tête pas possible et pour cause : il n'y a plus de confiture aux fruits rouges. Qui peut avoir dérobé tous les pots ? Une enquête commence au milieu d'une ribambelles de pensionnaires tous plus étranges les uns que les autres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un drôle de livre pour enfants que nous proposent les éditions Glénat. Spooky – Les contes de travers arrive en effet à point nommé, notamment pour certains parents (on l'imagine sans peine) qui souhaiteraient faire partager à leur progéniture leur amour pour les contes obscurs, Tim Burton, Creepy, Eerie et consorts. Que personne ne s'inquiète de l'influence néfaste que pourrait avoir une œuvre aussi subversive. Entre les adorables illustrations de Carine M et un conte ressemblant à une version délurée des célèbres contes de Grimm (dont, d'ailleurs, nombres de personnages viennent nous saluer) à la sauce Famille Addams, aucun risque de cauchemar ou de peur du noir. L'histoire peut se résumer ainsi, sans trop en dévoiler : une jeune fille gothique se retrouve à cohabiter avec nombre de personnages fantastiques issus de l'imaginaire populaire, mais aussi du bestiaire fantastique du cinéma, au sein d'une pension tenue par ses oncles, les Trois Petits Cochons. Mais, pour que tout aille bien pour le lecteur, il faut forcément que quelque chose dérape pour les personnages. Dès lors, c'est tout un jeu de piste qui se met en place, avec lequel Elian Black'mor s'amuse, semant ci-et-là des références à des œuvres pop (, Le Docteur who (eh oui)) ou à des artistes (les Von Drats). L'ensemble se lit bien, même si les plus jeunes risquent de se perdre dans les textes éparpillés autour des nombreuses illustrations. Le récit lui aussi se disperse, même si le dénouement est satisfaisant et donne au titre du livre tout son sens. En somme, une jolie petite virée dans le monde des créatures d'Halloween, qui retrouvent ici leurs cousins européens des contes de Grimm. Tout à fait recommandable.