L'histoire :
La navette d’exploration spatiale copilotée par l’extraterrestre Clarke et un groupe international de 6 terriens approche de la planète Saturne. Andrew se lance aussitôt dans un topo descriptif de la 6ème planète du système solaire. C’est une géante gazeuse (composée à 98% de gaz légers comme l’hélium et l’hydrogène), très froide (-139° Celsius), encerclée par de gigantesques anneaux d’astéroïdes, plutôt récents à l’échelle de la galaxie (moins de 100 millions d’années). Très certainement ceux-ci ont été formés à la suite d’une collision de la planète avec un très gros astéroïde. Ce dernier s’est alors pulvérisé en une multitude de rochers et de poussières, qui orbitent désormais autour de Saturne. Mais alors qu’Andrew déballe son savoir encyclopédique, Richard entraine Yang dans une autre partie du vaisseau. Il aimerait que Yang l’aide à démonter un écran translucide pour comprendre l’incroyable technologie de l’espèce de Clarke ; ce qui permettrait peut-être à l’humanité de faire un bond énorme en termes de progrès. Mais ils sont surpris en train de se faire des messes basses par Clarke, qui craint soudain un complot des humains à son encontre. Il neutralise aussitôt tout le monde à l’aide d’un gaz soporifique. L’équipage terrien se réveille alors attaché aux fauteuils, sommé de s’expliquer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son titre le laisse suspecter, cette série se situe à mi-chemin entre la science-fiction et la vulgarisation scientifique. Un équipage humain est emmené à bord d’un vaisseau extraterrestre aux confins du système solaire, pour un voyage de découverte pédagogique digne d’un musée géantissîme. Pour prétexte à cette balade vulgarisatrice, l’alien Clarke veut retrouver les siens. Car l’un des vaisseaux de son espèce se serait écrasé sur l’une des lunes de Saturne… justement l’objet de notre destination ! Emmené par la narration de Bruno Lecigne, l’aventure parvient à être très riche en données factuelles sur Saturne et ses lunes, mais aussi à alimenter les intrigues fictionnelles. Tantôt des tensions diplomatiques se nouent ainsi entre l’alien et les terriens ; et il n’est semble-t-il pas facile-facile de recoller les morceaux avec une créature qui n’a pas les mêmes normes sociales et affectives. Tantôt, les recherches pour retrouver les autres aliens échouent… tantôt elles aboutissent ! On sort de là avec de nouveaux enjeux, toujours en direction de la bordure extérieure du Système Solaire (pour le moment) et un peu mieux instruit sur Titan, Rhéa, Japet… (les lunes de Saturne). Un dossier final concocté par des spécialistes de l’Observatoire de Paris – qui coédite la saga avec Glénat – redonne les clés et complète tout ce qu’on a pu découvrir grâce aux explications du personnage érudit d’Andrew. Le dessin de Federico Dallocchio parvient très habilement à se situer dans la lignée de ses prédécesseurs (Fabien Bedouel et Afif Khaled) tout en délivrant une griffe convaincante, qui fait la part belle aux paysages cosmiques vertigineux.