L'histoire :
De nos jours, des responsables palestiniens lancent un cri d’alarme en direction de la communauté internationale : dans la bande de Gaza, les nappes phréatiques ont atteint leur plus faible niveau historique. Une pénurie d’eau potable menace toute la région, se jouant des frontières et des peuples. Ce problème est d’autant plus critique que le territoire connait une densité de population record : 6000 habitants au km² ! Le seul espoir repose sur la société française Hydroviva, qui s’occupe de la reconstruction des réseaux d’assainissement. Cette info tombe alors qu’une équipe de 4 archéologues entreprend des fouilles sur les rives de la mer morte. Un concours de circonstance permet alors à l’un d’entre eux d’explorer une faille et de découvrir d’étranges canalisations enfouies, qui n’ont rien d’antiques… La nuit même, le campement est ravagé et les archéologues sont massacrés par un mystérieux groupe commando. Heureusement, une jeune femme réussit à s’enfuir avec des clichés de la découverte. Elle prévient aussitôt l’organisation non gouvernemental TNO (Terra Nostra Organisation)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« La guerre de l’eau ne relève pas de la politique-fiction. L’eau, et non le pétrole, va devenir la ressource essentielle au Proche et au Moyen-Orient au cours du XXIe siècle. (…) On se battre même pour sa possession… » (Centre International d’Etudes Stratégiques de Washington). Tel est le postulat de départ de ce one-shot contemporain abordant un genre nouveau : le thriller géopolitique et écologique. Jean-Claude Bartoll s’est une nouvelle fois appuyé sur son expérience de grand-reporter pour imaginer un problème très vraisemblable (et hélas peut-être prémonitoire), quelque part entre le ton d’Imago Mundi et celui de Watch. Comme souvent dans les scénarii de Bartoll, le résultat manque de clarté. On comprend certes de quoi il retourne (une vraie-fausse carence en eau qui touche trois nations antagonistes dans un point « chaud » du globe), mais l’intrigue y aurait vraiment gagné à être plus fluide. Sans doute, est-ce parce que le scénariste, ancien grand-reporter d’investigation, ne pousse pas assez la psychologie de ses personnages pour ne s’intéresser qu’aux conjonctures et aux évènements. Il en va de même pour Frank Bonnet qui réalise le dessin : ses encrages hyper réalistes collent certes au style et à la tonalité du récit, mais ses choix de cadrages ou certaines postures de personnages ancrent l’ensemble dans une rigidité un peu bancale. (cf la fusillade p.24). On en sort un peu le bec dans l’eau…