L'histoire :
Sur la planète Thellus, six mois avant la rébellion (voir Le cycle de Kad Moon), la jeune guerrière Eva et son protecteur Molosso traversent un profond canyon de la grande chaine de montagnes du continent de Kitum, à 16 000 km de celui de Tuge. Soudain, ils sont attaqués par une tribu d’hommes-lézards à dos de dinosaures. Ils se défendent de leur mieux, en tuent quelques-uns, mais ils finissent capturés dans un filet. Quand elle revient à elle, Eva est enfermée dans une sorte de geôle, qui se trouve être une zone technique d’un antique vaisseau spatial délabré. Dans la même zone qu’elle, se trouve le « vieux » Yurkan, âgé de 55 ans. Eva ne comprend pas comment il a pu atteindre cet âge, étant donné que la vie est limitée pour tous à 50 ans. Yurkan, lui, ne comprend pas comment la fille de Traball, qu’il a jadis bien connu quand il travaillait dans les mines du grand œil de la mer orange, a pu devenir une chasseuse au service du suprême Barsal. C’est alors qu’on jette dans leur geôle un homme dénudé et évanoui. Celui-ci est un ami de Yurkan, un chasseur repenti qui cherche « la vérité ». On vient de le forcer à s'accoupler avec une femme-serpent, il s’appelle Govin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce riche monde de Thellus s’articule en deux cycles qui paraissent concomitamment : le cycle de Kad Moon et celui qui nous intéresse ici, celui d’Eva Samas. Les deux tomes 1 de cette nouvelle série de SF scénarisée par Simona Mogavino dévoilent ainsi des pans assez complémentaires de cet univers imbibé de fantasy, aux mécanismes sociaux et naturels originaux. Le personnage de Govin est l’unique point commun entre les deux albums, bien que le bougre soit relativement amoindri dans ce Cycle d’Eva Samas, qui se déroule 6 mois avant celui de Kad Moon. Cet arc narratif se déroule dans l’aride région de Kitum, bien loin des luxuriantes forêts de Tuge, et il ne nous prend pas par la main. Il est donc fortement conseillé d’être bien concentré – et aussi de faire quelques allers-retours pour tout comprendre – tant la bande séquentielle de la scénariste est peu fluide. C’est dommage, étant donné la richesse de cette civilisation et le dessin hyper chiadé de Carlos Gomez. Son encrage fin dévoile des cases parfois hyper détaillées – comme la vue plongeante sur la cité de Kitum, le panorama sur la mine de la mer orange ou l’intérieur du sordide vaisseau-geôle des hommes-serpents. Le bestiaire est une nouvelle fois renouvelé et exotique – le dragon-crabe, la femme-serpent – mais surtout l’ambiance crépusculaire et les révélations du tissu familial annoncent une suite shakespearienne aux petits oignons