Uchronie[s] – Saison 1, T3

L'histoire :

En échange de sa sortie de prison, Hassan a accepté de collaborer à nouveau avec le milliardaire Tyrone Brown. Il va reprendre ses recherches sur la fusion noire, avec les équipes de l'Utopie Fondamentaliste qui règne sur New Byzance. Cela devrait permettre la construction d'Utopia, le projet pharaonique censé marquer le règne des maitres du New York rebaptisé. Zack Kosinsky, libéré en contrepartie de la collaboration du chercheur, retrouve les ennemis de la foi, combattants clandestins qui visent à renverser le régime totalitaire, mais dont la résistance est affaiblie. Il élabore alors avec eux une stratégie pour tenter d'échapper une fois pour toutes aux nouveaux fondamentalistes. Pour cela, il doit libérer Emily, qui est retournée se soumettre à l'autorité de Tom, l'architecte du projet Utopia et éminent collaborateur du pouvoir. Kia, délibérément venue au cœur de New Byzance pour transformer cette réalité parallèle, va agir pour permettre à Hassan de participer à ce projet d'évasion. Leur devenir au cœur de New Byzance (et au delà ?) dépend donc de la réussite de cette initiative. Pendant ce temps, Tyrone Brown et Tom visitent les étonnantes ruines qui sont apparues en périphérie de la ville.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Entamée en 2008, en trois volets parallèles (New Byzance, New Harlem et New York), Uchronie[s] décrit trois devenirs possibles de la ville de New York dans un futur proche. Trois albums pour chaque réalité possible, et un tome final (le numéro 10), synthétique, très attendu. Ce New Byzance tome 3 scelle donc d'une certaine manière le devenir d'une des réalités parallèles, qui décrit New York après une série d'attentats post 11 septembre. La mainmise du fondamentalisme religieux sur la ville rebaptisée a été depuis le début de la série habilement mise en scène par les auteurs. Ils ont su éviter les angles douteux, en montrant les aspects visuels de cette société jugulée, soulignant les écarts au dogme que s'autorisent les nantis du pouvoir (le fondamentalisme n'est pas pour tout le monde). Une des plus importantes révélations de la série à ce stade, est la confirmation (depuis New York tome 2) que Tia est arrivée dans New Byzance grâce à des injections de « matière noire » en provenance directe de New York. Cela semble orienter la série vers un axe central autour de New York, et confirme s'il en était besoin le rôle central de Tia. Ce volume nous propose donc une clôture au sujet New Byzance, mais comme prévu nous n'avons pas réponse à tout. Et si les auteurs ont suffisamment bien travaillé, la lecture du dernier tome (le fameux tome 10) devrait nous inciter à nous replonger dans toute la saga, pour une relecture à la lumière d'une explication finale. En attendant, ce New Byzance 3 n'est pas le plus passionnant de la série. Il apparait comme une étape nécessaire vers un dénouement, mais il marque moins les esprits que New York 2, par exemple, et sa révélation cruciale pour l'équilibre de l'édifice. Il reste que cette réalité parallèle aura été une belle trouvaille visuelle (bravo à Eric Chabbert et Luca Malisan) avec des gratte-ciels recouverts de coupoles, et son souk au milieu de la mégapole. Comme le scénariste nous a ménagé un joli retournement en fin d'album, on ne pourra pas se passer, avant le volume final, de la lecture de New Harlem tome 3. Bien joué !