L'histoire :
1921. À l’âge de 5 ans, le jeune Louis Harding accompagne son père, pasteur, dans une tribu Arapaho et assiste à la cérémonie de la danse du soleil. Devant son admiration pour cet évènement, le chef indien Yellow Calf le prend sur ses genoux et l’autorise à taper sur son tambour en peau de bison. Louis Harding n’oubliera jamais ce son et décide de prendre des cours de batterie tout en s’intéressant à la musique classique de Beethoven. Quelques années plus tard, un accident de dynamite lui fera perdre l’usage de ses yeux. Désormais aveugle, le jeune homme n’en continue pas moins à étudier la musique et rejoint New-York dès 1943. Il assiste régulièrement aux répétitions de l’orchestre philarmonique de la ville tout en mendiant dans les rues pour survivre. Très vite, Louis Harding crée ses propres vêtements inspirés des costumes Arapahos et devient le clochard le plus célèbre de New-York. Si bien qu’on lui donne le nom de Moondog. Cependant, l’homme s’avère être un compositeur hors pair et réussit à sortir des disques qui interpellent de nombreux artistes comme Duke Ellington, Miles Davis, Benny Goodman ou même Charlie Parker. Sa réputation artistique devient conséquente, mais Moondog reste fidèle à ses valeurs et continue à vivre dans la rue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile de mettre en avant les artistes les plus marquants du rock sans citer leurs influences pour la plupart inconnues au bataillon du grand-public. Pourtant, certains rockers ont façonné la musique sans même en récolter la gloire méritée. C’est sur ces artistes-là qu’Arnaud Le Gouëfflec a décidé de s’arrêter afin de raconter brièvement leurs vies (souvent chaotiques) et de montrer au lecteur l’importance de leurs œuvres dans la construction de la musique rock sous toutes ses formes. De Lydia Lunch à Captain Beefheart tout en passant par Brigitte Fontaine ou The Cramps, Underground met l’accent sur ces créativités hors norme et généralement non canalisée. Du côté des dessins, Nicolas Moog fait le job avec un trait semi-réaliste simple, mais qui a le mérite de respecter les histoires de ces héros trop vite oubliés. En définitive, même si Underground passe forcément à côté d’autres artistes maudits qui ont apporté leurs pierres à l’édifice du rock, avant de tomber dans la décadence et l’oubli (on peut citer en vrac G.G Allin, Poison Idea, Fanny ou Screaming Lord Sutch....), force est de constater que ce bouquin est une petite bible pour tous les fans de rock qui cherchent la perle rare à découvrir dans leur discothèque !