L'histoire :
Poursuite de l’enquête d’Elmer Tanner sur l’affaire du tueur aux vagins. Rappel des faits : à San Francisco, plusieurs femmes sont retrouvées nues et éventrées du sexe jusqu’à la gorge. Indices : les meurtres sont accomplis suivant le même cérémonial, sur des femmes dont la vertu est… fluctuante. Détail troublant : toutes les victimes ont un rapport plus ou moins direct avec un écrivain sur le retour, Lewis Anderson. Ce dernier, pistonné par le maire de la ville, à toutefois obtenu d’assister Tanner dans ses recherches. Il touche ce qu’il ne faut pas, il fait des supputations à la légère, il écorne les procédures... Comme si Tanner, vieux flic endurci, avait besoin de ça ! malheureusement, l’enquête a tendance à piétiner et les meurtres s’empilent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La mode du moment chez Glénat, de partager les BD entre plusieurs dessinateurs. Après le Décalogue et le Triangle secret, Une folie très ordinaire propose une enquête policière, au demeurant passionnante, en 4 tomes dessinés par 7 dessinateurs différents ! En morcelant ainsi le travail, les albums paraissent à la date souhaité. Il devient donc possible d’annoncer un rythme de parutions régulières, soit un album tous les 6 mois pour cette série. Le problème de cette méthode est la perte d’intimité et de connivence entre le lecteur et l’auteur. Ainsi, sur ce 3e opus, on passe du meilleur (11 planches d’Alain Mounier ou la couverture de Blanc-Dumont) au plus hideux (8 planches de Marc Mallès). Si on parvient à faire abstraction de ce patchwork disparate, le scénario de Christian Godard (Oki, Le cybertueur) reste captivant. Drogue, sexe, alcool et corruption... Les milieux côtoyés pour les besoins de l’enquête, sont sordides et hanteront longtemps le lecteur. Cette succession de dépravations sociales remue les méninges. Attention, ce 3e tome est très chaud. A réserver à un public averti.