L'histoire :
Profitant du beau temps et de la tranquillité, Catherine se baigne dans un torrent. Un pêcheur l’interpelle pour l’avertir qu’il pleut des cordes sur les reliefs. La crue ne prévient pas dans les montagnes corses et elle peut faire de nombreux dégâts. En septembre 1975, le vieux pêcheur avait prévenu deux familles allemandes des risques du camping sur le bord du fleuve. Le bilan fut de 9 morts ! La jeune vacancière décide de suivre les conseils avisés de ce corse et repart à pieds vers sa résidence de vacances. Sur le chemin, l’orage la surprend : elle décide alors de se rapprocher de la route. Un automobiliste qui la croise propose gentiment à Catherine de la raccompagner jusque chez elle. Tout le long du trajet, ils discutent. Et au fil de la conversation, l’automobiliste prend conscience que sa passagère n’est autre que sa demi-sœur. Incrédule, la jeune femme peine à y croire, mais il faut se rendre à l’évidence : Antoine est né d’une première union de sa mère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur l’Île de Beauté, l’omerta est une tradition solidement ancrée. Catherine, qui découvre par hasard l’existence d’un frère caché, n’est pas au bout de ses surprises. Avec le temps, elle va découvrir tout un pan de l’histoire de sa famille et les lourds secrets qui l’entourent. L’histoire est tout simplement fascinante et sa construction très habile. Passé le temps des retrouvailles et les aveux des anciens, le récit va prendre une nouvelle tournure et receler d’autres surprises. Alternant les flashbacks et les moments plus récents, l’histoire va se dérouler telle une pelote de laine, pour aboutir sur un dénouement d’une réelle intensité. Utilisant les représentations que l’on peut avoir du peuple corse (lien du sang, mafia, omerta, meurtre, vendetta), cette histoire n’est pas pour autant caricaturale. Pour construire ce récit dramatique, Dodo, elle-même d’origine corse, s’est inspirée de faits réels dont elle a eu connaissance durant son enfance. La grande maîtrise du dessin de Glen Chapron permet de rendre les personnages expressifs, aux émotions presque palpables. Une mise en couleur davantage minimaliste pour les flashbacks facilite le repérage chronologique. Un one-shot explosif !