L'histoire :
En ce mois de mai 1804, l’USS Constitution participe à de nombreux combats sur la ville de Tripoli. L’aspirant Pierre-Mary de Corbières et son ami Nicholas surprenne un homme d’équipage sortant de la cabine de l’aspirant, qu’ils ne parviennent pas à arrêter ni à identifier. Est-il un homme de main de l’oncle de Pierre-Mary, comme le soupçonne Nicholas ou juste un simple maraudeur, de l’avis de l’aspirant ? Pourtant, lors d’une permission à Syracuse, un complice de l’homme prend en filature les matelots, dénonçant ensuite à l’oncle de Pierre-Mary avoir vu ces derniers s’embrasser. Persuadé de l’homosexualité de son neveu, le vieil homme tient enfin l’occasion de le faire radier de la marine, et enfin pouvoir l’éliminer sans qu’il n’ait plus de protection. Mais de nouvelles missions s’annoncent pour la frégate, l’empêchant de mener son projet à exécution. De son côté, Nicholas, amoureux éconduit par Pierre-Mary fini par se débarrasser de l’espion à la solde de l’oncle de Corbières. Et enfin, 13 mois après son départ de Boston, en rade de La Valette à Malte où le navire subit d’importante réparations, Pierre-Mary descend seule à terre, n’écoutant pas les conseils de Nicholas de ne rien tenter contre son oncle, consul américain sur l’île. Elle a entrepris de se faire embaucher comme prostituée, sous le nom de Mary, au Black Cat, un bouge réservé à la haute société et dont son oncle est très friand.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que de dire de plus à propos de ce 3ème USS Constitution, qui n’a pas déjà été abordé au sujet des 2 premiers tomes. On y retrouve avec toujours autant de plaisir la marine à voile du XIXème siècle, sous les traits de crayons de Franck Bonnet, avec en point d’orgue, les combats navals dans la fumée des canons et les éclats de mitrailles, les orages lugubres et les ciels couverts d’éclairs dans les déferlantes de la mer Méditerranée, aussi bien que les ruelles austères de Syracuse et de la Valette, sans oublier des personnages agréables aux costumes parfaitement boutonnés. Reste que l’histoire traîne réellement en longueur, entrecoupant les très longues scènes de navigations et de combats, aux textes rébarbatifs, et dans lesquels il faut toujours aller chercher les explications techniques dans le lexique en fin d’ouvrage, et les scènes « intimes » de notre héroïne dans sa quête de vengeance. Malheureusement, à ce niveau, il ne se passe rien avant d’atteindre les dernières pages. L’aventure se termine sur une fin d’ailleurs quelque peu légère, alors que commence pourtant, pour Pierre-Mary, sa « véritable » vie d’officier de marine, désormais lieutenant de 1ère classe, et qui va devoir cacher son secret toute sa carrière durant. Secret qu’étrangement, les belles séquences de « tee-shirt » mouillés sous les orages, ne dévoilent pas en transparence (comme sait si bien le faire Bourgeon dans ses Passagers du vent) et ce, même malgré l’anatomie androgyne de notre héroïne. De la même manière, si la précision dans le dessin des navires et autres costumes ne souffrent d’aucun reproche, on pourra sourire de l’utilisation très moderne et « américaine », des pistolets à silex par les protagonistes… Au final, USS Constitution aurait gagné à être traité en condensant l’histoire sur seulement 2 volumes et en diminuant la charge de texte, ce qui aurait permis d’aérer grandement les splendides tableaux de navigation en haute mer.
