L'histoire :
Dans l’appartement d’Annabelle de la Poisse, ses deux ados passent leur temps à regarder des séries télé en se chamaillant. Elle tente de les remettre dans le droit chemin, mais c’est peine perdue depuis son divorce. Son père l’appelle à ce moment là, afin de lui demander de passer à son bureau. Il souhaite lui faire une proposition de travail. En effet, il veut l’envoyer pour une mission de trois mois comme journaliste vinicole dans le bordelais, afin de faire un article sur ce milieu pour son journal. Cependant, Annabelle ne sent pas capable de partir, car elle n’y connait rien en vin. De plus, depuis son divorce, elle traverse une très mauvaise passe psychologique. Son père trouve l’occasion trop belle pour elle, justement, de prendre du recul sur sa vie parisienne. De plus, tout est déjà organisé et les amis bordelais de son père sont prêts à l’accueillir. Il lui demande juste de faire une cinquantaine de feuillets qui sentent le terroir, la boue, l’authentique, quoi. La voilà donc qui fait sa valise et confie ses enfants à leur père…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les auteurs Isabelle Bunisset et Guiseppe Liotti nous entrainent dans une chronique sociale de 140 pages au cœur du vignoble bordelais. Leur héroïne, une journaliste parisienne, se voit en effet contrainte par son père de partir trois mois dans la haute société bordelaise. Cette histoire sur fond de terroir bordelais, entre les vignes et les soirées huppées de la vieille noblesse bordelaise, raconte les états d’âmes de cette journaliste dépressive parisienne. Son regard ingénu va permettre de percer un environnement très particulier et éloigné du quotidien urbain ou provincial de nombre de lecteurs. Les auteurs la font évoluer au gré des visites et des expositions vinicoles dans une société qui obéit à des codes guindés, mais en réalité bien ringards, propres au milieu bordelais. Rien de nouveau pour celui qui connait la région ou les us et coutumes du milieu bordelais friqué, qui passe ses weekends sur le bassin d’Arcachon, bien sûr. Or le fond de l’histoire reste plutôt banal. Désœuvrée, sentimentalement parlant, l'héroïne trouve peut-être l’amour au milieu des vignes, entre deux dégustations, mais on n'y glanera guère plus. Avec un dessin semi-caricatural expressif, le dessin de Liotti retranscrit correctement l’atmosphère de cette histoire, tout en noir et blanc et lavis de gris. Le dessinateur complète son tableau de décors idoines, mais l'accent n'est pas pleinement porté sur cet aspect. Malgré la quantité des pages, on reste toutefois un peu sur sa soif, quant au dénouement de cette histoire un poil décevante.
