L'histoire :
Londres, 1944. Vince Taylor n'est encore qu'un petit garçon, de son vrai nom Brian Maurice Holden. Il joue aux avions miniatures dans la cuisine familiale. John, son frère, aviateur dans l'armée, revient de mission à la grande joie de toute la famille. À table, il narre ses exploits. À chaque fois qu'il redescendait du ciel de cuir noir revêtu, il racontait des histoires d'en haut. Caché dans les nuages, il fonçait sur la ville. Au-dessous, c'était l'enfer... Années 60, Vince Taylor est dans les loges. Il s'apprête à monter sur scène, tout de cuir vêtu et de chaînes suspendues. Un vrai bad boy attendu par une foule déchaînée : tel est l'ange noir du rock. Il a toujours un bruit qui résonne dans sa tête, ce sont les sirènes qui avertissent la population de l'imminence du bombardement allemand. Avec sa mère, il court se réfugier dans le métro. Dehors, les immeubles s'effondrent, créant un brouhaha innommable ! Le seul moyen d'atténuer ce bruit, est de faire plus de bruit, toujours plus de bruit. Alors Vince monte sur scène pour exprimer sa rage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vince Taylor. Ce nom ne vous dit sûrement rien. Et pourtant, ce chanteur-météore a marqué les débuts du rock 'n roll, aux côtés du grand Elvis Presley, Gene Vincent, Eddie Cochran ou Richie Valens. Beaucoup sont morts trop tôt (à part Le King, mais il paraît qu'il se dore la pilule sur une île déserte avec Michael Jackson, Prince et John Lennon), ce qui leur a permis de rentrer dans la légende. Vince Taylor était une sorte de diable du rock, à la fois provocateur et flamboyant. Il fut repéré par Eddie Barclay et rapidement propulsé aux plus hauts des cieux, avant de retomber dans l'oubli. Arnaud Le Gouëfflec et Marc Malès nous invitent ici à redécouvrir cette destinée d'un ange déchu du rock’n’roll. Le scénario est dans l'ensemble intéressant, avec un portrait mi-ange, mi-démon, d'un homme qui monte aussi vite qu'il redescend et dont la violence faisait frémir. Dommage que, parfois, le propos tourne un peu en rond au milieu. Mais le twist de fin permet de rajouter un supplément d'âme. Au dessin, le trait sombre de Males (ah, De silence de sang, qu'est-ce que c'était bien) s'approprie pleinement le récit, pour un biopic qui tient ses promesses, mais qui aurait mérité une pagination plus condensée pour plus de rythme... rock n' roll !