L'histoire :
En 1757, à Haarlem, aux Provinces-unies (NDLR : l’actuelle Hollande), Viravolta se retrouve confronté, malgré lui, à une partie de cartes mortelle, sous l’arbitrage criminel d’un certain « cérémoniaire ». Autour de table, trois autres espions : Van Hosten, agent hollandais ayant en sa possession des missives prouvant la trahison de Georges Bridges envers son propre gouvernement britanniques et M.Markowski, « l’empoisonneur » favori de la reine Marie-Thérèse d’Autriche. Tous quatre sont tombés dans ce guet-apens afin de récupérer les précieux documents. L’enjeu de cette partie de whist n’est autre que leur vie, le « cérémoniaire » leur ayant fait boire une dose de poisons, dont seul le vainqueur aura l’antidote. Mais lors du dénouement, Markowski, Bridges et Van Hosten sont assassinés par le maître du jeu qui s’enfuit sur les toits pour échapper à la vengeance de notre héros. Mal lui en prend, puisqu’une fois rattrapé, Viravolta a compris que l’antidote promise est en fait le poison. Il lui impose de le boire avant de lui faire effectuer une chute mortelle. Mais sur sa victime, notre homme découvre des correspondances secrètes signées de « l’homme en rouge », celui du parlement de l’ombre et qui serait à l’origine des fuites dans les services secrets français. De retour à la cour du roi, à Versailles, Viravolta est aussitôt dépêché en Pologne, où le prince Conti, frère de Louis XV est destiné au trône, afin d’arrêter les nombreuses fuites de secrets, au moment où les alliances s’inversent entre Franco-Prussiens et Anglo-Autrichiens…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette suite des aventures de notre « OSS » du XVIIIème siècle, les auteurs n’y sont pas allés de main morte, en l’immergeant dans les secrets des alliances européennes, à la veille de la Guerre de 7 ans. Alliance franco-prussienne contre anglo-autrichienne, devenue ensuite franco-autrichienne contre Anglos-prussiens avec le concours de la sainte Russie. Alors, de Haarlem, au Pays-Bas, à Vienne en Autriche, en passant par Versailles et Kolin, notre héros aura encore à déjouer nombre de conspirations, toutes plus machiavéliques et fielleuses les unes que les autres, à l’image de cette partie de cartes manigancée par un certain « cérémoniaire ». Mais sans aucun suspens, notre homme se sort toujours de chaque arnaque et autre embuscade avec les honneurs, et à grands coups d’épée, où le sang des « méchants » gicle au visage, comme dans les plus mauvais films de Quentin Tarantino. Notre Viravolta a beau courir sur les toits comme un chat, manier l’épée comme Zorro et sortir des blagues aux moments propices, ou critiques, il manque sacrément de charisme pour nous emmener avec lui. Mais n’est pas l’excellent Scorpion (de Desberg et Marini) qui veut… Surtout que l’histoire, certes très bien inspirée de fait historiques, se prête plus à un roman qu’à la bande-dessinée. Beaucoup trop de texte, de noms de personnage, pour une histoire sans grand intérêt, à la poursuite d’un hypothétique espion à la solde de l’ennemi, font que l’on perd très vite le fil, sauf être muni de l’encyclopédie sur la Guerre de 7 ans. De plus, le dessin s’avère toujours aussi surchargé, les couleurs sombres ne mettent que rarement les individus en évidence, alors que les scènes d’action manquent cruellement de dynamisme. Et si les bande-dessinée d’Histoire semblent bien avoir le vent en poupe actuellement, il serait bien de ne pas tuer la « poule aux œufs d’or » en nous submergeant d’albums sans réel intérêt. Car la série Viravolta semble être partie pour durer un certain temps, sachant que la Guerre de 7 ans se termina en 1763…