L'histoire :
Précédé d’une réputation sulfureuse qui l’a obligé à fuir Venise, l’espion Viravolta De Lansalt, surnommé « l’orchidée noire », rejoint la cour du roi de France. Il est fortement recommandé par l’abbé de Bernis et Jean-Pierre Tercier, le chef du « Secret », l’ancêtre des services secrets. Suite à l’attentat perpétré par Robert-François Damiens sur la personne sacrée du roi, l’enquête lui est confiée afin de savoir si l’homme a agit seul ou si sa main fut armée par un complot fomenté par les jésuites ou les jansénistes… ou peut-être, plus directement, depuis les sphères du pouvoir, par l’entourage du roi. Alors, dans le Paris des Lumières, notre homme va devoir mener un double-jeu, au péril de sa vie, ainsi que de celle de ses proches. Son but : intégrer la société très secrète du « Cercle rouge », des ultras du parlement de l’ombre, excédés par la corruption, le déni de dieu et la mainmise de la Pompadour sur la cour et le Royaume.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À l’image de l’excellent Scorpions (de Desberg et Marini), les auteurs de Viravolta proposent un héros capé de noir maniant l’épée, les cascades et la séduction, aux côté de Giacomo Casanova lui-même, au cœur d’un XVIIème siècle rempli d’intrigues politiques, de libertinage et d’injustice. Malheureusement, la comparaison s’arrête ici, tant notre héro manque ici de charme et d’originalité. Les ficelles du scénario d’Arnaud Delalande restent très classiques, avec un héros que l’on devine acquit à la « bonne » cause du roi, et qui risquera sa vie en jouant un double-jeu, à la façon des grandes heures du Lieutenant Blueberry. De plus, l’histoire toute simpliste qu’elle est, n’est pas franchement aidée par le dessin d’Eric Lambert, certes ultra réaliste dans les décors et les costumes besognés, mais très sombre, chargé et peu moderne. Particulièrement lorsque les vignettes se superposent sans les goutières blanches entre les cases. On pense, entre autre, à l’attentat contre Louis XV, résumé en une seule (petite) image, perdue dans le coin bas d’une page et juxtaposée sur un décor nocturne… à peine si l’on devine l’action du régicide.