L'histoire :
1927. Un orphelinat catholique au Sud de l’Allemagne. La vie suit son cours pour de nombreux enfants qui ont perdu père et mère. Malgré les conditions de vie rudes, ils croient tous que leurs parents sont encore en vie et qu’ils vont venir les chercher d’ici peu... Parmi les orphelins, le jeune Georg Knielingen est un cas à part. Personne ne lui adresse la parole et même les sœurs ne veulent pas communiquer avec lui, malgré ses demandes. Blessé par la haine qu’on lui porte et qu’il ne comprend pas, il se rend en catimini dans les bureaux de l’orphelinat pendant la nuit pour aller consulter son dossier afin d’en savoir plus sur son passé. Après avoir forcé la serrure d’une petite armoire, Georg parvient à prendre connaissance des documents le concernant : il est le fruit d’un amour entre un soldat français, Louis Kerbraz et une jeune photographe allemande, Lieselotte Ruf. Considéré comme un « enfant de la honte », il décide alors de s’enfuir de l’institut catholique pour aller à la rencontre de ses parents. Après des années de recherche qui n’ont rien donné, le jeune Georg Knielingen, torturé par ses propres démons internes et sa colère, se retrouve enrôlé dans la Wehrmacht dès le début de la guerre. Il opère dans les Ardennes en 1940. Il est un soldat redoutable et un tireur hors pair. Mais il reste toujours à la recherche de ses parents tout en leur vouant une haine féroce, notamment envers son père...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa mettent en place une grande saga romanesque sur une période courant de 1900 à 1954, en croisant les destins de cinq personnages principaux de générations et de nationalités différentes afin de les développer leurs histoires via la lorgnette de la grande Histoire. Pour ce premier tome, on suit les vies parallèles du jeune Georg Knielingen, abandonné par ses parents, et de son père, Louis Kerbraz. Au-delà des errements de ces deux protagonistes, c’est le sens de leurs vies et leurs quêtes personnelles qui sont mis en avant avec brio. Du côté des dessins, Aurélien Morinière retranscrit à merveille les ambiances du scénario et les sentiments des personnages, notamment ceux du jeune Georg. Qui plus est, l’artiste arrive à mettre en place des dessins accrocheurs au travers du contexte historique des deux Guerres Mondiales. On sent qu’il y a eu un sacré travail de recherche, tant les détails dans les décors sont minutieux. En fin de compte, ce premier tome place les jalons d’une saga romanesque et dramatique très intéressante dans un contexte historique authentique. Les auteurs ont su parfaitement retranscrire les pérégrinations de Georg Knielingen et Louis Kerbraz au travers de leurs histoires parallèles, à la fois différentes mais aussi très proches. Vivement la suite !