L'histoire :
1927. Dans un orphelinat catholique du sud de l’Allemagne ; le jeune Georg est esseulé. Personne ne veut lui parler, même pas un seul de ses camarades. Lorsqu’il demande la raison de ce rejet à une religieuse de l’Institution, il n’a pour réponse qu’une gifle et une cinglante insulte : « bastard ! ». La nuit, il décidé d’entrer par effraction dans le bureau où sont rangés les dossiers des pensionnaires. Il consulte alors le sien. C’est confirmé : il est bien un bâtard. En effet, il découvre que son père, Louis Kebraz, est français. Et sa mère, Lieselotte Ruf, est austro-allemande. Deux engagés volontaires pendant la Grande Guerre, dans des armées opposées. Lui, artiste breton et poilu est surnommé « Louis L’Immortel » pour sa capacité à passer miraculeusement entre le balles ennemies. Elle, photographe, sert comme infirmière, baptisée « L’Ange Des Tranchées » par les soldats qu’elle soigne et dont elle tire le portrait pour l’envoyer à leur famille. Comment se sont-ils rencontrés sur le front en plein no man’s land ? Comment est née leur histoire d’amour ? Pourquoi l’ont-ils abandonné ? Il lui faut des réponses. Georg subtilise un médaillon contenant une photo de chacun d’entre eux et il s’enfuit avec la ferme intention de les retrouver. En juin 1940, Georg est à son tour sur le front, dans l’armée Allemande. Lors d’un affrontement au couteau avec un soldat français d’âge mûr, il tombe nez à nez avec Louis Kebraz. Son père ! Georg décide alors de l’attaquer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans le second tome de cette saga romanesque, les scénaristes Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa développent les destins croisés de plusieurs personnages de générations et de nationalités différentes, mais tous liés entre eux. On suit ainsi les vies parallèles de Louis Kebraz, Georg Knielingen, Liselotte Ruf ou Sheila McDare à travers les affres de l’Histoire, de la première à la seconde Guerre Mondiale, tout en passant par les conflits annexes, notamment ceux de l’Irlande indépendantiste contre l’occupant anglais au début du siècle dernier. Au-delà des destins et des choix de chacun pour y faire face, les auteurs posent des questions existentielles sur le sens de la vie. Celle que l’on a choisi d’écrire, autant que celle qui s’est écrite dans nos veines, malgré nous. Mais qu’est-ce qui détermine au final notre identité ? En ce qui concerne la partie graphique, Aurélien Morinière délivre un bon travail, avec pas mal de détails, afin de bien coller aux périodes historiques mises en avant. On sent qu’il y a eu beaucoup de recherche préparatoires. Ce second tome de Visages se place dans la droite lignée du premier volume. Les vies passées et présentes des différents protagonistes sont examinées sous toutes leurs coutures, tout comme les conséquences afférentes, afin de prendre la mesure de ce qu’est notre destin.