L'histoire :
Vitry-Le-François, juin 1940. Les allemands ont bombardé la région. Tout est champ de ruines et désolation. Les habitants, hagards, sont sur les routes pour fuir la guerre. Ils emportent avec eux tout ce qu’ils peuvent, c’est-à-dire pas grand-chose. Au même moment, une petite unité de soldats français menée par Louis Kebraz vient d’arriver sur les lieux, après avoir fait sauter des ponts près du lieu de bombardement. Mais la petite escouade qui marche en ligne est une cible facile pour l’ennemi ! Ainsi, arrivés dans les ruines de Vitry-Le-François, les soldats sont pris en embuscade par les allemands. Seul Kebraz arrive à échapper aux tirs mortels des snipers en se cachant dans l’église. Très vite, il est rattrapé par ses assaillants, Sheila et Georg. Mais ce dernier reconnaît son père et sa camarade de le tuer. La nuit venue, Sheila, Georg et Louis se retrouvent contraints de rester cloitrés dans l’église. Georg en profite alors pour questionner son père par l’intermédiaire de Sheila sur ce qu’est devenue sa mère afin d’en savoir plus son passé. Louis lui apprend qu’elle s’appelait Lieselotte Ruf. Elle était infirmière mais aussi photographe. Très amoureux d’elle, il n’a pas su la garder car la guerre a compliqué les choses entre eux, d’autant plus qu’elle était allemande et lui français. Ainsi, lorsque Louis est parti au front, il était loin de savoir que la femme qu’il a aimée était enceinte de lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On prend les mêmes et on recommence ! Après avoir mis en place les solides bases de leur saga romanesque qui se déroule sur plusieurs générations au travers de quelques personnages principaux, Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O’Griafa continuent de disséquer les relations et les destins croisés de Louis Kebraz, Georg Knielingen, Liselotte Ruf et Sheila McDare. Pour ce faire, les auteurs se questionnent sur le sens de la vie au travers des choix de chacun qui façonnent les destins et qui peuvent avoir des conséquences sur les générations futures. Le récit se déroule principalement durant la guerre afin de mettre en avant la petite histoire sous le prisme de vision de la grande. À la fois BD et étude sociologique sur la quête de soi au travers des choix des aïeux, Visages – Ce Que Nous Sommes propose aux lecteurs de se questionner sur leur propre histoire. Pour la partie graphique, Aurélien Morinière réalise des dessins bien travaillés, dans la droite lignée des standards de la BD franco-belge. Qui plus est, la mise en scène des planches est bien pensée et permet de s’immerger totalement dans le récit. En définitive, ce troisième tome creuse le sillon de ce qui avait déjà été entrepris dans les deux tomes précédents et développe encore plus les interactions entre les différents personnages, notamment avec Georg et Louis, à la fois si différents, mais si proches.