L'histoire :
La grande chasse se prépare, qui verra s'affronter les grandes familles de Sicile, qui veulent empêcher les échanges entre les deux mondes parallèles, dont Vito est la preuve vivante. Le groupe de notables réunit une troupe qui doit franchir les portes de l'autre monde pour éliminer toute possibilité de transfert. Mais à l'heure du combat qui approche, les monstres qui abordent le monde réel semblent vouloir précipiter le combat et font massivement irruption sur l'île, accompagnés de phénomènes météorologiques spectaculaires. Chacun va devoir affronter individuellement une déclinaison du face à face. Pour Giuseppe, le projectionniste, ce sera la tentation de plonger dans la réalité dont il a découvert des images sur les bobines qui lui ont été transmises. Pour le comte Alberto, chef de la famille d'Armavillo, l'envie de mettre fin, l'arme à la main, à un combat séculaire entre les siens et les habitants de « l'autre côté ». Pour sa fille Gelsomina, un mystérieux enjeu individuel. Pour Ernesto et Carlotta, la force de leur amitié pour Giuseppe, face à la peur de le voir se perdre. Ce chaos final verra en tout cas la confrontation de toutes les vérités. Pour le meilleur ou pour le pire ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la conclusion de cette série pleine de monstres, de références féeriques et de paysages oniriques, Eric Stalner ne surprend pas son lecteur. En organisant longuement le combat entre les deux mondes, il multiplie les plans qui mettent en scène ses superbes créatures, mais développe peu d'enjeux scénaristiques à suspense. Les personnages clés de la saga sont nombreux, si bien qu'il est difficile de comprendre qui se trouve au cœur de l'intrigue. On le découvre bien entendu dans les toutes dernières pages, d'une certaine manière, mais sans avoir la sensation d'avoir compris ce qui sous-tendait l'histoire du scénariste-dessinateur. Dans la parfaite continuité des précédents volumes, Vito reste une aventure graphiquement superbe, mais peu captivante, malgré quelques vraies révélations. Elle offre néanmoins des pages absolument magnifiques en couleurs directes, fourmillant de détails et d'exigence de composition. Elles démontrent une nouvelle fois les qualités graphiques de celui qu'on aimerait tant voir entre les mains d'un scénariste chevronné. Un raconteur d'histoires qui donnerait à ses capacités techniques et à la force de ses univers visuels le contexte qu'ils méritent. L'avenir nous réservera peut-être cette belle surprise.