L'histoire :
Dans un Paris futuriste et délabré (Granparis rivgauche), aux mains d'un groupe financier qui dirige l'Europe. Désormais de jeunes hommes, Fish et Lou sont devenus des activistes terroristes, luttant contre les armées de leur sombre créateur Markovitch. Pour cela, ils usent et abusent de leurs talents de téléportation, mais semblent choisir chacun des voies différentes : Fish s’engage résolument dans celle du terrorisme, tandis que Lou semble plus réservé sur l’usage de la violence… Il vit d’ailleurs assez mal cette différence et ce saoule un soir en compagnie de son protecteur, Issa, aux allures de gladiateur. Ce dernier lui avoue avoir connu Vedder, « le voyageur » il y a longtemps, très longtemps, alors que Paris ne s’appelait pas encore Paris. C’est alors qu’après avoir acquis la capacité de se mouvoir dans l’espace, Lou se découvre un nouveau pouvoir : celui de voyager dans le temps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Projet ambitieux et séduisant, Voyageur avait pourtant dérapé dès le second tome, s'égarant dans un scénario trop confus et prévisible, perdant au passage nombre de lecteurs. Ce 3ème volet (sur 4 et en un an, la promesse est tenue) doit donc s'atteler à redresser la barre pour éviter la pire des sanctions – l’anonymat – qui semblait pourtant impossible au vu des forces en présence au départ. Heureusement, le début de l’album rompt avec le scepticisme suscité par les 2 précédents récits, en faisant la part belle aux scènes d’action. Demeure certes une approche encore très conventionnelle, due aux 2 héros du moment toujours tendres et peu attachants. Dans ce cycle intitulé « Futur », c’est paradoxalement le passé d'un autre personnage qui ranime la flamme, en la personne d'Issa, le protecteur aux allures de gladiateur. Le décor antique dans lequel celui-ci évolue fait revivre le trait de Stalner comme par enchantement, confirmé par des couleurs plus lumineuses. Le scénario redevient plus alléchant, malgré l'obligation d'étaler l'histoire sur 13 volumes. Ainsi Pierre Boisserie se complait trop dans certaines vraies fausses pistes (la cicatrice sur le front) et cela finit par agacer. Les personnages secondaires quant à eux ne sont pas assez exploités. Si le nombre de volumes est à l'origine de ce défaut, peut-être aurait-il fallu viser moins long ? Le cycle Futur s’achèvera bientôt avec le dernier épisode, sans qu’on puisse réellement juger du potentiel de la série : divertissement agréable mais superficiel, ou « futur » poids lourd de la SF au démarrage poussif ? L’avenir nous le dira grâce au… « Présent », nom du prochain cycle. On est tout de même très loin d'UW1 qui reste et restera encore pour beaucoup LA référence en la matière de SF et de paradoxes temporels…