L'histoire :
Nous passons tous notre vie sous l'effet d'un charme, d'une magie quelconque, une malédiction, qui borde notre chemin, un scénario qui encadre et force notre évolution. A chaque mot prononcé, chaque geste fait, nous nous enfonçons dans une forêt enchantée qui nous perd, nous pousse à marcher en cercles... Jusqu'à ce qu'un jour nous trouvions, enfin, pointant derrière la branche d'un arbre, un rayon de lune qui nous montre l'issue. 2019, la Nouvelle Orléans. Une fille débarque du passé, à la recherche d'un meurtrier. Elle est persuadée de connaître cette ville. Pourtant, elle vient de Prague, pile 400 ans avant. Elle est enceinte, mais cherche désespérément dans une bibliothèque. Elle cherche un secret, elle cherche le Codex et elle trouve le symbole de l'ange Raziel... Elle se réveille en panique dans le bus qu'elle a pris en catastrophe quelques minutes plus tôt. Mais elle cède à une crise de panique et sort une épée immense dont elle ne tarde pas à se servir pour désarmer un des agents de police qui l'attendent à la sortie du bus ! Une course-poursuite commence, alors qu'elle s'échappe dans les rues de la ville...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fernando Dagnino est connu des fans de comics, en particulier ceux de D.C. C'est l’élégance de son dessin qui le démarque parmi les nombreux auteurs. L'espagnol trace son chemin d'artiste complet, car il tient à pouvoir aussi exister à travers ses propres créations, en dehors des sentiers battus des Big. Alors il alterne les hits avec l'éditeur américain (ce n'est pas tout le monde qui fait du Superman) et les histoires qu'il écrit lui-même. Après le futuriste et K-Dickien Smart Girl, le madrilène nous propose une nouvelle fois un premier rôle féminin. Exit la SF, cette-fois c'est le Fantastique au service du Thriller, avec une formule qui rappelle un peu Once and Future. Sauf qu'ici, on n'aura pas affaire au mythe du Graal, mais plutôt à la magie Vaudou. Avec une narration graphique typique du comics et un format BD, le spectacle est au rendez-vous. C'est ce qui fait qu'on accroche tout de suite. L'incontestable point fort de cet album, c'est l'esthétique envoutante de cette femme dont les origines remontent au XVIIème siècle. Puis entre deux scènes d'action, les flashbacks viennent éclairer l'histoire et les éléments d'une intrigue qui a le goût du Médiéval et la forme du polar servi en puzzles. On trempe en pleine magie noire et Liz, cette reine éphémère, porte aussi en elle une malédiction, comme un dédoublement de personnalité. Alors autant vous dire que ça va à mille à l'heure, à la poursuite d'un Codex qui pourrait vous mener jusqu'au Vatican. Et d'ailleurs, l'action est tellement privilégiée, qu'elle prime sur la fluidité de la narration, jusqu'à la scène de fin, quelque peu abrupte. Malgré ces petits points faibles, cette Reine de l'Hiver réchauffera vos pupilles !