L'histoire :
A New York, Lobo Tommy est un loup détective doté d’un flair tout à fait normal… mais au milieu d’une bande de truffes, ça dénote. Ce jour-là, avec son collègue canidé Harry Zona, il doit élucider le meurtre d’un lapin démembré et décapité, dont les morceaux sont retrouvés dans une poubelle. Après inspection des différents morceaux, le médecin légiste est formel : il est mort. Mais en discutant sur la scène de crime, le médecin en vient à se trahir : c’est lui le coupable. Harry lui court après pour l’arrêter, mais le médecin traverse devant les roues d’une voiture… Fatale. Une autre fois, Lobo Tommy a la surprise de recevoir une averse de neige en pleine canicule. Il n’a pas le temps de comprendre ce qu’il lui arrive, qu’il est aussitôt transformé en bonhomme de neige, puis aspiré et enlevé par le nuage-laser de son ennemi de toujours, le professeur Verrücktwissenschaftler. Le nuage le conduit jusqu’au labo du savant fou, où sa fille – qui est également la fiancée de Lobo – se met à déguiser un peu le joli bonhomme : chapeau haut de forme, balais en main… C’est en plantant la carotte à la place du nez que Lobo a une réaction allergique. Il éternue, ce qui fait exploser la neige et le libère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Herlé a publié les premières historiettes de Lobo Tommy dans la résurrection mensuelle de Pif Gadget entre 2004 et 2008. Et puis, et puis… plus rien. Pas d’album, pas de nouvelles. Lobo était-il sitôt créé et déjà oublié ? Coucou le revoilà chez Grand West, qui compile 14 de ces enquêtes pré-publiées en un (premier ?) recueil estampillé tome 2, sans tome 1 ! Voilà bien une curiosité éditoriale : est-ce à dire qu’un tome 1 suivra ou qu’il est un jour paru de manière encore plus confidentielle ? Passons sur ces contingences éditoriales et intéressons-nous à ce personnage de loup détective. Lobo Tommy officie à New York, via un style de dessin zoomorphe et humoristique parfaitement maîtrisé. Généralement de trois planches, ses historiettes le montrent plus futé que la moyenne et s’adressent à un large public (de 7 à 77 ans, comme on dit). Il est toutefois confronté à des énigmes qui confinent plus à l’absurde qu’aux traditionnels mécanismes du polar. Tantôt leurs caractères bon-enfant et leurs dialogues digressifs et cabots lui confèrent un intérêt relativement plat, avec pour finalité le simple divertissement enfantin… Tantôt les ressorts sont de véritables petites pépites de non-sens qui fait sens ! (Mystère au bout du fil, le parc zoo-idéologique, le meurtre postal, l’amné…). Et ce sont bien ces dernières qualités qu’il faut retenir, car trop souvent absentes de l’humour actuel en BD. Cela dit, y a-t-il encore la place pour ce registre comique, qui peut paraître un tantinet désuet ?
