L'histoire :
Amanda marche dans de sombres couloirs. Tout y est sale et putride et elle ne se sent pas vraiment à sa place. Elle arrive devant une porte inquiétante bardée de piques et de têtes de mort. Sur le pan, on peut y lire « Cauchemar privé ». Amanda frappe sans ménagement et Annie lui répond. Elle lui rappelle qu’elle peut y entrer si elle le désire sans avoir besoin de frapper ou d’utiliser de clef. Amanda traverse la porte comme un fantôme. Annie n’aime pas trop la tenue d’Amanda car elle juge qu’elle est inadaptée. Mais on le sait tous : les hommes aiment les seins en forme de gros ballons ! Cependant, Amanda a un choc : cet endroit est pire que la mort. Il est inquiétant à souhait. Que fait-elle ici ? Annie explique qu’elle n’a pas choisi. C’est le boss qui l’a voulu. Cette espèce d’immense monstre plein de tentacules l’a guidée jusqu’ici. Cela tombe bien : il a obligé Amanda à rejoindre Annie. Mais pour faire quoi ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ferran Xalabarder continue son voyage de l’improbable avec ses deux personnages aux seins siliconés et aux tenues en latex. Cette fois-ci, dans ce tome deux, le voyage onirique vire au cauchemar puisqu’il nous plonge en pleine première guerre mondiale. On va y voir des tranchées, des gueules cassées, des morts et des combats à tout va. Sauf qu’on voit aussi beaucoup plus que cela et des éléments visuels quasi indicibles. Accrochez-vous, ça va secouer : des taxis de la Marne volent sur le champ de bataille, des nounours prennent les bâillonnettes, des ballons gonflables en forme de tête de poilus survolent le champ de bataille, un jacuzzi de l’horreur contient des tripes sanguinolentes, un immense tableau de peinture sur la grossesse est planté sur la ligne de front, le remake du Titanic coulé dans un torrent de boue et de sang… C’est comme si Jacques Tardi s’était mis au LSD avant de faire une BD sur la première guerre mondiale ! Pendant plus de 40 pages, on assiste à des délires totalement improbables et complètement incompréhensibles. L’action finale, complètement tordue également, fait tout de même du bien après un tel déluge de mauvais goûts et d’éléments sordides. La forme détoure malgré tout, pour ne pas dire dégoûte. Le dessin se fait cradingue et le réalisme des tranchées aux couleurs et aux détails quasi vomitifs tranche salement avec les tenues rose bonbon de notre héroïne dénudée. On comprend que l’artiste a voulu souligner l’absurdité de la guerre avec un trip encore plus extravagant, mais il part un peu trop loin. Pourvu que ce soit la der des ders.