L'histoire :
Madame Frosheart est une dirigeante d'entreprise impitoyable. Elle sait tout sur tout et tous ses employés. Toutes les conversations du bureau sont enregistrées dans tous les lieux possibles et imaginables, jusqu'aux toilettes ! C'est ainsi qu'elle apprend que Peter Crownford veut acheter son entreprise. Déterminée à ne pas se laisser faire, Frosheart a une idée qui fera plaisir à tout le monde. Elle se rend au 69th Street West, là où tous les plaisirs sont possibles. Elle commande sur le site Mille et un Lys une belle prostituée, Amanda. Elle choisit le modèle volcanique avec des vêtements dignes de la reine des neiges. Ce mélange de froideur et de chaleur ne peut que faire des ravages. Amanda se prépare et rentre dans la superbe limousine. Elle tente de séduire Frosheart. Elle n'est pas venue pour satisfaire ses désirs mais pour exécuter ses ordres. Au contraire, madame Frosheart déteste qu'on la touche ! Elle a besoin d'Amanda pour une mission bien précise. Elle sera envoyée comme un colis chez la femme de Peter Crownford...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un bien étrange voyage que nous propose l'artiste Ferran Xalabarder. Les fantasmes libidineux se mêlent à un univers futuriste étrange et totalement excentrique. Imaginez les couleurs de Enki Bilal, la froideur glacée des femmes de Philippe Bertrand, les délires de Lewis Caroll, l'univers macabre de Paolo Serpieri, et vous aurez une bonne vision de cet OVNI de chez Graph Zeppelin. L'auteur ne se cache pas, d'ailleurs, en multipliant les références et les clins d'œil appuyés, comme la reprise des photos de Giger, l'humour loufoque de Gotlib... On voit même Sherlock Holmes et Shakespeare apparaître en plein délire fantasmatique. Délire, c'est bien le mot, tant il est difficile de suivre cette étonnante plongée dans l'âme humaine et les désirs enfouis. Les différents chapitres sont autant de scènes de plus en plus improbables, où madame Frosheart nous perd dans des expériences très particulières. On restera toutefois fasciné par cette folie pure, d'autant que le graphisme multiplie les audaces et les inventions un peu comme aurait pu le faire Moebius ou Winsor Mc Cay. Une découverte bien étrange...