L'histoire :
Au mois de juin de l’an 74 avant Jésus Christ, aux alentours de Pompéi, deux enfants s’amusent et jouent à se battre. Il s’agit du jeune bond Cleio et de la petite brune Adriana. Le jeu tourne mal, car la fille mord son compagnon de jeu et celui-ci s’emporte. Mais il n’a pas le temps de s’énerver, que son maître le calme tout de suite. Le Dominus Primus n’aime pas quand son esclave se dispute avec sa fille : peut-être leur lien est-il trop fort ? Ils doivent rentrer à la maison car un visiteur s’est présenté. Il s’agit du frère de Primus, Quintus. Celui-ci vient chercher son frère pour le ramener à Rome. Travailler dans les champs n’est pas digne d’un ancien soldat romain comme lui et beaucoup de rumeurs salissent sa famille à son sujet. Mais le père d’Adriana se montre inflexible. Il a fait le choix de prendre sa retraite et de vivre loin du tumulte de Rome. Rien ne pourra le faire changer d’avis. Quintus repart rapidement. Adriana devra bientôt quitter la maison pour recevoir une éducation digne de son rang. Mais elle ne veut pas quitter son père ni le beau et gentil Cleio. Cependant, le destin en décidera autrement, car le volcan du Vésuve se réveille et fait ravages dans Pompéi et aux alentours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Graph Zeppelin continue à éditer des albums prenant pour contexte l’Antiquité, mais cette fois, vous n’aurez pas une version de Thrace avec des planches X supplémentaires dans la collection Tabou. Francesco Trifogli abandonne pour un temps son pseudo Trif et ses œuvres porno, pour nous offrir une œuvre beaucoup plus classique, digne d’un bon péplum. La reconstitution historique rappelle les anciens films de genre. Comme nous l’annonce la couverture, le thème des gladiateurs rend le tout particulièrement attrayant. Alors oui, il y a des raccourcis et oui encore, certaines coïncidences dans le scénario passent pour des grosses ficelles... mais pas plus, finalement, que les films hollywoodiens de l'âge d'or. Au contraire, tout est parfaitement calibré pour offrir le plus grand spectacle possible. Cette introduction est une très belle réussite dans la plongée de cette époque particulière. Le final représente bien le soin accordé à la mise en scène car le temps semble comme suspendu, à l’image du théâtre tragique où l’émotion est exacerbée. Or tout ceci n’est rien en comparaison avec l’incroyable majesté du graphisme. Pour une fois, le dessin intérieur est tout aussi marquant que celui de la couverture. Le grand format rend bien hommage à l’élégance du trait de l’artiste italien qui, dans des grandes cases, soigne chaque détail tout en rendant l’ensemble extrêmement lisible et percutant. Chaque personnage crève l’album à commencer par le gladiateur Thrace Celio.