L'histoire :
3 février 1976, Maison-Alfort dans le Val-de-Marne, à l’escadron de gendarmerie mobile 11/2, le journaliste Jean-Claude Bourret rencontre le lieutenant Christian Prouteau commandant du GIGN. Le journaliste souhaite faire un reportage sur le groupe d’élite de la gendarmerie. Le militaire lui explique alors la genèse de cette unité qui remonte à 1972. Cette année-là, l’Allemagne organise les JO à Munich. Le 6 septembre au matin, un commando palestinien composé de huit hommes déguisés en sportifs, s’introduit dans le village olympique. Ils sont équipés de grenades, de fusils d’assaut et de pistolets. Une fois à l’intérieur du village et après s’être changé avec des vêtements civils, le commando se dirige vers les bâtiments de la délégation israélienne. Ils prendront en otage 11 personnes. L’opération de sauvetage montée par la police allemande va tourner au fiasco : le bilan sera de 17 morts.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale, cette unité d’élite qui intervient dans les situations dangereuses, se voit consacrer sous le crayon de Poma, une BD sur sa création. Cet auteur autodidacte s’est appuyé sur le témoignage de Christian Prouteau, le fondateur du GIGN et du journaliste Jean-Claude Bourret. La première moitié de cet album porte sur la création du groupe qui n’était composé à l’époque que de 17 gendarmes (contre 1000 en 2023). C’est extrêmement riche en anecdotes, que ce soit sur le choix des armes, la débrouillardise pour se constituer un « stand » de tir, l’entrainement des gendarmes, etc. Poma restitue avec beaucoup de justesse le charisme du lieutenant Prouteau, son éthique et son culot. Alors que Jean-Claude Bourret interviewe Prouteau en 1976, le GIGN va être sollicité pour une intervention hors-norme : la prise d’otage d’un bus scolaire français à Djibouti. La seconde partie de l’ouvrage détaille heure par heure les coulisses de cette intervention périlleuse. Tout en restant fidèle aux événements, Poma sait entretenir la tension de la situation. Si globalement cette BD reportage tient largement ses promesses sur le fond, sur la forme, le dessin est beaucoup plus laborieux. Les traits des personnages sont grossiers, avec des expressions figées et malheureusement la colorisation n’arrange rien. Cet album est néanmoins intéressant et instructif.