L'histoire :
La nuit est tombée à Tombstone. Un chariot tiré par deux chevaux approche doucement du bordel Dirty Dog. Trois hommes entrent à l'intérieur, leurs vêtements laissent à penser qu'ils sont mexicains. Le patron des lieux leur indique une de ses chambres. Alité et visiblement complètement saoul, John Clum dort si paisiblement qu'il n'entend ni ne voit les trois individus s'approcher de lui. Le lendemain matin, le romancier William Parker reçoit la visite du shérif Simon Earp. Ce dernier est un brin flambeur et n'hésite pas à jouer avec son pistolet pour impressionner le jeune érudit. Il est venu voir William à la demande de John Clum qui aurait des éléments intéressants pour son roman et notamment certains sur le mystérieux Mike Blueberry. William et Simon se rendent donc auprès de Clum, sans savoir que celui-ci a été kidnappé. Le patron du Tombstone Epitaph reprend ses esprits. Il est dans un chariot qui prend une route inconnue pour lui. Ses geôliers ne sont pas des mexicains, mais des apaches !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle édition de Blueberry proposée par Hachette permet de (re)lire l'une des séries phares du western en bandes dessinées. Geronimo l'apache est le troisième album du cycle baptisé Tombstone et dans lequel Jean Giraud a repris seul l'écriture, suite au décès de son ami Jean-Michel Charlier. À l'opposé des Marshall Blueberry où les scénarios du fameux dessinateur n'étaient pas vraiment marquants, Jean Giraud rend un formidable hommage à son défunt scénariste en mettant en scène un héros qui n'est plus celui qu'il était sous la plume de Charlier. En effet, c'est un personnage blessé et qui n'est au cœur de scènes d'action que le temps de flashbacks. Grâce au formidable dossier situé à la fin de cette version d'Hachette, ce choix a été sciemment pensé par Jean Giraud pour présenter les deux facettes de ce héros aux nombreux paradoxes. L'histoire en elle-même montre combien Geronimo se prépare au combat et met en place une stratégie qui, à coup, sûr se terminera dans le sang. Le récit est très bon et possède une certaine tension palpable tout du long. Les dessins de Jean Giraud sont quant à eux exceptionnels sur les 3/4 de l'album. Les dernières pages souffrent d'un léger essoufflement en terme de finitions, mais devant une telle prestation, cela reste du pinaillage. Encore un tir gagnant pour Blueberry.