L'histoire :
Jimmy Mac Clure approche à dos d'âne de la ville de Silver Creek, près de la frontière. Heureux qu'il est d'arriver pour se rincer le gosier, l'hurluberlu constate que la ville, habituellement animée, est quasi déserte. Aucun habitant ne traîne dans les rues. En chemin, il tombe sur deux hommes à cheval qui lui demandent de faire demi-tour. Ils vont même jusqu'à le pousser dans l'abreuvoir des chevaux. Enervé, Mac Clure s'en va se plaindre au bureau du shérif. Celui-ci avoue ne rien pouvoir faire : les frères Bass ont pris le pouvoir en ville et son prédécesseur est même mort en s'opposant à eux. Motivé par Mac Clure le shérif essaie tout de même de raisonner les brigands, mais il se fait tuer par un de leurs hommes. Les habitants de Silver Creek ne savent plus que faire. Heureusement, leur ville est à seulement deux jours de cheval de Fort Navajo où Mac CLure connaît quelqu'un qui acceptera surement de les aider. Il s'agit bien évidemment de Blueberry, qui s'ennuie ferme là-bas...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier cycle de cinq tomes particulièrement prenants, le scénariste Jean-Michel Charlier n'offre pas pour autant à son héros Blueberry quelques repos. Dans L'homme à l'étoile d'argent, le lieutenant est appelé à l'aide par son ami alcoolique Mac Clure pour devenir le shérif d'une ville où les voyous ont pris le pouvoir. La base du western est donc ici très classique : le héros adopte le profil du justicier étoilé. Charlier parvient à écrire un one-shot d'une grande qualité. Les séquences d'anthologie pullulent, les dialogues fonctionnent à plein, les allusions au cinéma sont légions, notamment lorsque Mac Clure donne des consignes à des sosies de John Wayne et Dean Martin. Et puis il y a aussi Miss March, une institutrice au tempérament de feu qui fera changer de position Blueberry sur les femmes ! A noter que les frères Bass ont réellement existé et furent de célèbres détrousseurs de diligences et de trains. Là encore, Jean Giraud fournit des planches d'exception, entre des décors splendides et des personnages détaillés. La colorisation gagne elle aussi en nuances, ce qui permet de bien voir les nombreuses trouvailles visuelles du dessinateur. Avant de repartir vers de grandes épopées, Blueberry s'offre une aventure simple et mémorable.