L'histoire :
Dans la réserve de San Carlos, aux confins de l'Arizona et du Nouveau-Mexique, l'été torride et l'hiver polaire ont tôt fait de causer des décès et des famines, tant au sein de la tribu navajo que du fort des tuniques bleues. Ainsi Cochise est venu en personne réclamer de l'aide auprès du Major Rudensky, en vain. Ce dernier est particulièrement en colère de ne pas avoir encore mis la main sur ce fuyard de Blueberry et sur les indiens qui l'ont aidé. En réalité, Tsi-Na-Pah, surnom que les navajos ont donné à Mike, se trouve sur une hauteur surplombant la réserve. Il attend le moment propice pour rejoindre Cochise. Mike a d'ailleurs une idée ingénieuse. Il demande à Chini de retrouver son père en portant des morceaux de bois sur le dos, les tuniques bleues surveillant les allées et venues des indiens n'y verront que du feu. Son plan marche parfaitement. Blueberry rejoint alors la tribu et retrouve un Cochise mal en point. Il promet au vieillard d'aider les indiens qui l'ont aidé à quitter la réserve de San Carlos sans se faire prendre par les hommes de Rudensky...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Michel Charlier et Jean Giraud ont laissé au repos leur héros Mike Blueberry durant quelques années. En 1980, c'est avec Nez cassé qu'ils signent leur retour et entament un cycle mettant le héros dans un rôle de fugitif. Pourchassé par les tuniques bleues, le lieutenant s'est réfugié chez les indiens, mais à trop vouloir protéger la paix entre les autochtones et les militaires, il a du refaire surface et ainsi devenir la cible de ceux qui le tenaient pour responsable de la tentative d'assassinat sur le Président. Le scénariste a relancé la machine de façon plutôt efficace, même si l'originalité n'est pas foncièrement de mise. Charlier a le mérite de conclure cette séquence avec un album, La tribu fantôme, qui vient parfaitement clore les pistes narratives débutées précédemment. On suit donc de manière attentive les rebondissements proposés. Ceux-ci parviennent à maintenir une certaine tension tout du long. Le pari est réussi ! Du côté des dessins, l'orientation choisie par Jean Giraud est encore en rodage. Certes, les planches sont détaillées, mais certaines cases manquent encore d'un peu d'encrage pour mieux jouer sur les profondeurs de plans. Alors que la fuite de Blueberry se termine, il est temps désormais de passer à sa réhabilitation...