L'histoire :
Le trading-post de Fort Bowie, dans l'Arizona, connait de vives tensions. L'agent des affaires indiennes en poste dans cette base se complaît en effet à abattre, avec ses hommes, les apaches qui viennent de quitter les lieux. Cela met en colère le Major commandant Paul Morton qui veut absolument éviter de nouvelles guerres indiennes. Le militaire sait que Tolson a des amis hauts-placés, mais il ne peut laisser la situation dégénérer ainsi. Plus loin, sur la route du trading-post, une diligence s'arrête. Sur le chemin, le corps d'un homme, percé par de nombreuses flèches navajos, est retrouvé. L'instant suivant, le convoi est pris pour cible par les indiens. Ces derniers dépouillent les passagers de leurs tenues, mais aussi de la fameuse diligence. Ils se rendent alors au trading-post. Une fois à l'intérieur, ils sortent les armes et menacent toutes les personnes présentes. Ils sont là pour se venger de ce que Tolson leur a vendu, de l'alcool de mauvaise qualité, de la poudre pleine de sable et de la farine pourrie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la fin du dernier album, on sentait que Jean-Michel Charlier et Jean Giraud arrivaient en quelque sorte en bout de course. Il aura fallu plusieurs années aux deux auteurs pour relancer leur héros Mike S. Blueberry avec Nez cassé. On le retrouve dans une position de fuyard, suite aux événements d'Angel Face. A l'instar du premier cycle, Blueberry est contraint de réapparaître sur le devant de la scène afin d’empêcher que la situation ne dégénère entre les indiens et un poste de garde. A la différence des autres albums de la série, le scénariste Charlier se fait moins bavard. Il se focalise en priorité sur son récit et ne met pas autant en lumière les éléments historiques qui le passionnent habituellement. Cela n'est pas gênant, loin de là, et permet de revenir aux fondamentaux du western. Charlier se permet aussi de ne montrer Blueberry qu'après une dizaine de pages, comme s'il voulait absolument faire trépigner le lecteur, attendant fiévreusement le retour de son héros. Et puis, il y aura bien sûr une séquence émotion pour ce pauvre Mike. Plus simple mais pas moins efficace, l'histoire est très plaisante à suivre et bien évidemment, les planches de Jean Giraud y sont aussi pour quelque chose. Les décors sont sublimes, les personnages soignés et certaines séquences sont à tomber. La scène de l'aigle est notamment très belle. Un nouveau départ pour la série, à ne pas manquer.
