L'histoire :
Avec l'avènement des réseaux sociaux, les comportements des « geeks » ainsi que les usages des individus et des communautés ont évolué. Suivons plusieurs personnages comme un adolescent accro au jeu Pokémon Go, une grand-mère qui découvre internet, une jeune fille obnubilée par les réseaux sociaux... Des tics et des tocs courants se sont installés dans nos vies suite à l’apparition des nouvelles technologies. En marge de texte prônant smartphones, tablettes, cloud et autres objets connectés, les dessins montrent en réalité l’opposé : tous les vices qui se cachent derrière une utilisation abusive et non contrôlée de ces nouveaux moyens de communication. L’album est agrémenté de pages bonus comme des tests, des illustrations de blagues et même d’un « easter egg »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Monsieur B. n’en est pas à son coup d’essai en matière d'« humour social ». Il s’attaque cette fois aux problèmes de l’addiction aux nouvelles technologies. L’idée de départ est intéressante : tenter de comprendre et d’expliquer avec dérision les nouveaux maux de notre société, notamment ceux liés à l’utilisation de téléphones portables et d'ordinateurs. Malheureusement, l’album prend un côté très moralisateur, voire même parfois méprisant, et l’humour, peu efficace, ne parvient pas à relever le discours. L’enchaînement de situations de la vie quotidienne impliquant ces nouvelles technologies permet à l’auteur de balayer un grand nombre de problèmes qui reviennent régulièrement (isolement, dépendance ...). Cependant, il se contente ici de reprendre tous les clichés du néo-luddisme sans apporter de réelle réflexion. L’album est sans surprise, les histoires attendues, et on n’échappe pas au traditionnel « toute cette technologie rend les gens plus bêtes ». En choisissant le parti de ne pas mettre en scène un personnage en particulier, Monsieur B. explore un large panel des utilisations possibles du téléphone portable et cette diversité reste appréciable. Le système du texte en opposition avec le dessin de sa case respective est intéressant et surprenant au début, mais finit par devenir un peu trop répétitif. Finalement, le dessin simple aux traits humoristiques ne parvient pas à relever le ton prédicant de cet album.
