L'histoire :
Alors que la guerre de Sécession fait rage entre confédérés et unionistes, que la bataille devient de plus en plus meurtrière et sanglante, le lieutenant Blueberry s’approche de la gare de Born Station. A l’intérieur, une horde de soldats gris, prêts à lancer une embuscade sur les nordistes. Embarqué sur un cheval, Blueberry fuit au plus vite, en compagnie d’un sergent. Pourchassés par les sudistes qui leur tirent dessus à bâtons rompus, les deux hommes se réfugient dans une maison perchée sur une colline. Mais les tirs sont de plus en plus nourris : fuir ou mourir, les solutions sont minces. Tout à coup, le sergent découvre une cave dans laquelle les deux hommes vont pouvoir s’abriter, le temps que la fusillade se calme. Le sergent évoque alors son passé, notamment la bataille de Bull Run qui fut un « beau bordel » ; tandis que Blueberry se rappelle le début de la guerre, lorsqu’il était clairon dans la cavalerie de Shéridan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La bataille de Gettysburg fut la plus violente de la Guerre de Sécession : côté Confédérés, 4637 tués et 12391 blessés ; côté Union, 3149 tués et 14503 blessés. Des chiffres démesurés pour l’époque. C’est dans ce contexte légendaire et sanglant que les auteurs, Corteggiani et Blanc-Dumont, ont décidé d’inscrire ce nouveau tome de la Jeunesse du lieutenant Blueberry. Évidemment aussi, difficile d’oublier le maître Jean Giraud, un des fondateurs du mythique personnage. A l’image des tomes précédents, ce Gettysburg n’est guère enthousiasmant, car sans originalité : trame ultra classique, scènes de fusillades molles, répétitives et attendues, absence de rebondissements, dialogues creux et sans imagination qui usent et abusent des Bloody Hell. Sans oublier les petites critiques faciles sur la vanité de la guerre. On en apprend aussi très peu sur Blueberry. L’histoire du héros yankee sonnant alors comme un prétexte pour mettre en avant la fameuse bataille de Gettysburg, pas davantage. Quant au dessin de Michel Blanc-Dumont pourtant bien dans le style de la série, il peine à convaincre pleinement car privé de souffle et d’énergie. On aurait aimé suer, se salir et saigner ; au final, on ne fait que s’ennuyer. Après la lecture de cet album sans âme, faussement spectaculaire et de piètre qualité, on s'interroge et on se dit qu'il ne faudrait pas que cette Jeunesse de Blueberry s’éternise trop longtemps, sous peine de verser dans le ridicule et de ne ressembler qu’à une opération marketing.