L'histoire :
Pour se venger de la destruction de son village, et de la disparition de ses quelques 1276 âmes, par les troupes du Général Sheridan, le pasteur Jim Thompson s’est mis en devoir de mettre l’armée nordiste à genoux. Aussi organise t-il, avec une bande de malfrats, l’enlèvement de la nièce de Sheridan. Pour rançon, il exige la reddition sans concession du Général Grant et de son état major, puis se réfugie dans les Monts Ozarks. Mandaté par la célèbre agence Pinkerton, Blueberry est chargé de tout faire rentrer dans l’ordre en délivrant la pauvrette des mains de son bourreau. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Sheridan a envoyé des hommes à sa suite pour faire capoter sa mission : la jeune fille morte, c’est lui qui toucherait en effet le gros héritage de la famille… Notre jeune lieutenant localise le ravisseur, tente sa chance, mais s’arme d’un révolver chargé à blanc pour s’attaquer à Jim Thompson. Du coup, c’est lui qui se retrouve prisonnier. Pire : le pasteur passe désormais pour immortel en laissant croire que l’arme était réellement chargée. Enfermé avec son compagnon d’infortune et quelques cochons, Blueberry ne se fait guère d’illusions. Pourtant, alors que la population accourt pour se mettre sous la protection du nouveau messie, la providence prenant les traits d’un jeune homme et de sa jolie maman se charge de remettre le lieutenant dans la partie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Conclusion du diptyque mettant en scène notre lieutenant yankee préféré, un pasteur illuminé peu avare de meurtres et quelques magouilleurs gradés, ce Rédemption remplit son office comme un grand : les gros vilains se font botter l’arrière-train à qui mieux-mieux ; les bouseux changent leur fusil d’épaule ; et le beau héros règle la comédie en deux ou trois coups de cuillères à pot. Permettez, en sus, à une jolie diablesse de mettre son petit grain de sel dans l’affaire, pour que les gentils gagnent la partie. Assaisonnez l’ensemble d’un contexte historique crédible (ça vous va, une petite guerre de sécession ?) sans trop forcer détail et instruction… Vous l’avez votre Western classique de chez classique, alimenté par un « Damn it! » et un « Bloody Hell ! » de temps en temps pour le même prix. Certes on ironise… Mais comme disait l’autre : « qui aime bien châtie bien ! » (« ou pas ! » rajoutait son fiston). Si le récit évite à nouveau toute originalité, décalage ou surprise, on ne peut pas lui reprocher de manquer de rythme ou de ne pas tout mettre en œuvre pour nous rassasier d’action. Les rebondissements ou révélations sont indéniablement convenus, mais ça fuse au triple galop vers le happy end (parsemé de cadavres) attendu. Si, donc, vous aimez le western à l’ancienne et particulièrement Blueberry, aucune raison de vous priver. N’y attendez aucun renouvellement, aucun jamais vu. Mais à l’image du dessin livré par Michel-Blanc Dumont, toujours impeccable de fidélité à la série et habile à générer fluidité et mouvement, laissez vous divertir ! Les prises de tête attendront…