L'histoire :
Un vent de panique souffle sur Kernach : le père de Claude, Henri Dorsel, apprend à sa fille que sa mère vient d’être hospitalisée en urgence. Il se dépêche de faire sa valise et saute dans sa voiture pour rejoindre le chevet de son épouse. Il a juste le temps de confier la garde de sa fille et de ses cousins à Mme Friot, une horrible mégère qui prend ses quartier au manoir familial des Mouettes. Or Mme Friot a un fils insupportable, Eric, et un chien tout aussi antipathique au brave Dagobert. En plus d’être terriblement inquiets pour Mme Dorsel, le club des cinq comprend rapidement que cette famille va leur faire vivre un enfer pendant quelques jours… mais ils n’ont pas le choix. François surprend même les sombres projets d’Eric : empoisonner Dagobert pour que leur clébard règne en chef. Aussitôt, ils interceptent la pâtée pour chien infectée et ils décident de prendre le large. C’est Claude, angoissée comme jamais pour sa mère, qui prend l’initiative de rejoindre l’île à proximité où se trouve la ruine d’un château qu’ils ont précédemment exploré. Ses cousins ne la laissent pas partir seule là-bas, et ils préparent consciencieusement leur fugue en prenant toutes les réserves de provisions qu’ils trouvent dans le garde-manger des Mouettes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le club des cinq contre-attaque est le troisième roman de la célèbre saga jeunesse écrite par Enid Blyton, placé dans la suite directe de Le club des cinq et le passage secret. L’épisode prolonge et conclut l’affaire de kidnapping sur la jeune Jennifer Cotland, tout en réutilisant les savoureuses cachettes et piquants passages secrets des ruines du château sur l’île déserte, un cocktail qui ne peut que réjouir les jeunes amateurs d’aventures. En outre, il est possible de lire cette aventure écrite (et globalement située) en 1944, sans que le contexte de l’époque ne paraisse trop désuet. Les atouts de nos jeunes héros se situent dans leur capacité à déjouer un complot et à manœuvrer des barques sur un littoral parsemé de récifs. Pour autant, l’adaptation qu’en font Nataël et Béja (père et fils !) n’est pas exempte de tout reproche. A quelques erreurs de proportions ou de postures près, la ligne claire encrée de Béja reste élégante et insuffle des connotations Tintinesques qui plairont beaucoup aux papas nostalgiques. En revanche le rythme séquentiel est souvent décousu et aurait mérité un équilibrage plus subtil. Par exemple, les personnages s’emballent parfois sans qu’on comprenne pourquoi et vers quoi ; et il faut régulièrement reprendre la séquence à son début pour être sûr de bien comprendre ce qui se trame… Etant donné que le scénario n’est pas d’une complexité extrême, le lecteur finit tout de même toujours par retomber sur ses pattes. Et le Club des cinq s’en sort (évidemment) victorieux.