L'histoire :
Claude, François, Annie, Mick et le chien Dagobert ont été envoyés en vacances au « Pic du Corsaire », chez un ami d’Henri Dorsel, les Lenoir. Le fils, Pierre Lenoir dit Pierrot, accueille ainsi le club des cinq à l’extrémité d’un marécage en bordure de mer, avec un camion capable de traverser les eaux vaseuses, pour les amener à leur manoir. Il n’est pas seul : un curieux personnage appelé Monsieur Sacha est là, lui aussi, et il se met à raconter des légendes locales, du genre à effrayer les quatre amis. Enfin, seule Annie angoisse, car les trois autres adolescents sont plutôt intrigués par la « malédiction » qui pèse sur la lagune. Ils le sont encore plus par le comportement de Simon, le majordome des Lenoir. Soi-disant sourd et assurément froid et distant, il semble sans cesse comploter. Le club des cinq s’emploie en premier lieu à trouver des astuces pour cacher Dagobert, car Mr Lenoir ne supporte pas les chiens. Pierrot dévoile ainsi à ses nouveaux amis des passages secrets dans son vieux manoir, ainsi que des yeux de bœufs qui permettent d’espionner d’une pièce à une autre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même en vacances, même s’ils ne le font pas exprès, les membres du Club des cinq s’arrangent pour se retrouver mêlés à une affaire de passages secrets, face à de méchants contrebandiers. Les adaptations BD de la saga jeunesse de l’anglaise Enid Blyton suivent scrupuleusement la tomaison originelle des romans parus à partir de 1942. Le club des cinq en vacances est ainsi paru en Angleterre en 1945 – 1956 en France. Et le littoral de villégiature pour nos inséparables aventuriers n’a rien d’estival : ils passent leurs congés dans un coin un peu austère, essentiellement humide et lugubre, près d’un vaste marécage et d’une cité médiévale digne du Mont Saint-Michel, haut-perchée sur un promontoire rocheux. Le cadre est effectivement idéal pour de sombres manigances, qui resteront essentiellement secondaires : le fond de l’intrigue est un prétexte pour de l’espionnage nocturne et de l’escalade dans des grottes et des goulots. La résolution de cet épisode se révèlera pour le moins tarabiscotée… Le recours à un laboratoire électro-magnétique secret tient d’ailleurs plus au registre grandguignolesque de Blake et Mortimer ou à James Bond, qu’à la gentille aventure crédible de proximité pour adolescents. Le dessin de Béja très ligne claire « à la papa » permettra cependant aux grands enfants nostalgiques de renouer avec les BD de leur jeunesse.