L'histoire :
Souvent, le matin, Camomille a du mal à s’extraire de son lit, même quand c’est pour se rendre à son club équestre des « Quatre fers ». Sa petite sœur Anaïs est en revanche déjà branchée sur 20 000 volts : sa mère est incapable de l’attraper pour lui débarbouiller le visage de son petit-déjeuner. D’ailleurs, Anaïs affirme qu’elle a ce qu’il faut aux Quatre fers : son poney Pompon lui léchouille le visage en guise de gant de toilette…
Le propriétaire du club des Quatre fers a un grand plaisir le matin : ouvrir sa fenêtre et contempler l’enclos de ses chevaux qui s’ébrouent dans la rosée. Le plaisir de son épouse est déjà beaucoup plus mesuré, étant donné que ces sales carnes ont toutes choisi le dessous de leur fenêtre (au rez-de-chaussée) comme le meilleur coin pour déposer leur crottin…
Anaïs a fermement décidé qu’elle ferait du saut d’obstacle avec son poney (Shetland, c’est-à-dire gros et nain !). Sa grande sœur Camomille se doute bien qu’elle se berce d’illusions… aussi prend-elle la précaution de placer son propre cheval Océan de l’autre côté de la muraille de foin à sauter. Ainsi, lorsque Pompon freine des quatre fers pile devant l’obstacle, Anaïs est éjectée en faisant une pirouette par-dessus… et atterrit pile assise sur la selle de Pompon !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis 2-3 ans, sans doute au regard du succès TV Grand galop, le 9ème art a pris la mesure du formidable lectorat potentiel que représentaient les fillettes qui aiment les chevaux. Désormais, chaque éditeur humoristique a sa série : Delcourt importe les américaines Horseland et Grand galop ; Bamboo a Triple galop et Zoé et Cataclop ; Vent d’Ouest a la toute nouvelle Théa cavalière ; et pour ce qui nous intéresse, Hugo&Cie édite aujourd’hui le troisième recueil de « gags » de Camomille et les chevaux. Les fondamentaux paraissent évidents : ici, deux sœurs évoluent en marge d’un club équestre ; la petite fait du poney, la grande du cheval. Comme le faisait déjà le tome 2, cet opus focalise plus sur la vitaminée Anaïs et son poney Pompon, petit, gros, poilu et nerveux…. Il faut dire que la bestiole dispose d’un gros potentiel de délires, a contrario des trop sages Océan et Camomille. Puis un vague fil rouge se met en place dans la deuxième partie du recueil : nos jeunes héros participent à un « poney game », soit une compétition équestre par équipe. Sous les crayons experts de Stefano Turconi, les équidés ont une expressivité optimale, sans se départir d’un respect pour leur anatomie, talentueusement fondu dans le registre humoristique. En revanche, pour ce qui concerne les scénarios, Lili mésange montre une nouvelle fois une inspiration forcée, voire pas d’inspiration du tout. Il arrive souvent de chercher s’il y a un titre en haut de la page suivante pour savoir si le gag est terminé ou pas. Le rythme séquentiel est également bancale et reflète un défaut de bases essentielles : certains gags durent par exemple 1 pages et demi (problème de synthétisation ?)… et d’autres comblent donc en 1 case ou un strip court. Enfin, en ce qui concerne l’apport pédagogique sur la pratique, il faut attendre le cahier final pour voir le matériel représenté, façon mode féminine. Heureusement, les fillettes ne tiendront guère rigueur de ces aspects et se satisferont du décorum équestre d’ambiance et du ton narratif bon-enfant.