L'histoire :
Manon rentre chez elle et appelle son chat Pamplemousse : elle lui a rapporté du mou. Or Pamplemousse brille par son silence. Manon cherche alors dans la panière à linge, la huche à pain, dans le lit, sous les armoires… cette satanée bestiole reste introuvable. Soudain, elle le reçoit sur la tête : elle avait oublié de regarder dans le lustre… Plus tard, Manon propose à Pamplemousse un petit tour dehors, mais encore une fois le chat reste particulièrement bien caché. Tant pis, elle met son manteau, car dehors règne un froid automnale. Elle ne regrette d’ailleurs pas de l’avoir acheté, ce manteau si chaud. Evidemment, Pamplemousse s’est enroulé dans le col en moumoute et la petite maîtresse ne l’a pas encore remarqué… Lorsqu’il fait beau, Pamplemousse se met parfois en chasse d’un écureuil casse-cou qui a élu domicile dans l’arbre du jardin des grands-parents de Manon. Il faut dire que l’écureuil toise régulièrement Pampan, depuis le toit, en grignotant des noisettes. Mais si le chat est souple et habile, il n’a tout de même pas la dextérité de l’écureuil pour le suivre sur les brindilles de l’arbre… Erika, elle, a une technique imparable pour que son chat Bouboule défile avec classe lors des concours de beauté félins : elle passe devant lui, en portant une sacoche remplie de poissons pourris…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A chaque été, Chats continue de décliner en recueil son principe de « gags », le plus souvent en une planche, mais pouvant aller de une demie à 3 pages. Rappelons le propos central : des saynètes tendres, consensuelles et un peu mièvres, mettant en scène des gentilles maîtresses et leurs amours de chachats. Car c’est bien connu, les chachats, espiègles et mignons à la fois, ont une forte capacité à émouvoir l’humain au travers du large panel d’expressivités anthropomorphes qu’on leur interprète. Pour la cinquième fois, on retrouve donc les trois protagonistes habituels, presque plus cabots que félins (le turbulent Pamplemousse, le bedonnant Bouboule et le sec Imnotep) et leur trio de maîtresses Manon, Erika et Camille. Pour cadre, les vacances insouciantes sur la presqu’île de Noirmoutier semblent toujours convenir au scénariste Frédéric Brrémaud… quoiqu’en termes d’inspiration, on a connu mieux. En effet, on peut comprendre que la finalité gaguesque n’ait pas pour vocation d’être hilarante, mais juste affectueuse. On reste néanmoins dubitatifs devant certaines historiettes ou situation foncièrement « plates » (Le prince noir et le chat noir, la fable de la Fontaine…). Heureusement, le dessin expressif de Paola Antista, complété des couleurs pastel de Cecilia Giumento, se montre toujours parfaitement raccord avec le ton et le cœur de cible. Au passage, le volume étend tout de même un brin la pédagogie autour du félin : on nous en liste les races, on en découvre le squelette, on apprend le principe de la griffe rétractile, schéma à l’appui… et tant pis si cela tombe comme un poil de chat dans la soupe.