L'histoire :
Dans le vestiaire de l’équipe de France, Franck Ribery pète une durite. Il en a assez qu’en France, tout le monde le traite comme un idiot, alors qu’en Allemagne où il joue en club (au Bayern de Munich), il est considéré comme un génie. A tel point qu’il affirme qu’on l’appelle Einstein, là-bas. Et ouais, Franck Einstein…
En visite au centre de Clairfontaine, où les bleus s’entrainent à quelques jours de l’Euro 2016, Manuel Valls, premier ministre français, présente le nouveau bus qui leur permettra de rejoindre les stades. Un bus blindé, luxueux, sur deux étages, tellement grand que lorsque le sélectionneur Didier Deschamps et le président de la Fédération Noël Le Graet commencent la visite, ils ont la surprise de constater qu’il y a même un stade complet à l’intérieur, afin de permettre à l’équipe de jouer son match si elle refuse de descendre…
Deschamps et le Graet s’inquiètent des cris atroces qui s’échappent du vestiaire des bleus, juste avant leur match officiel. Ils osent ouvrir la porte et assistent médusés à un spectacle étonnant : certains joueurs sont à quatre pattes et se font arracher les poils des fesses par d’autres joueurs, méticuleusement appliqués à la tâche. Mais pourquoi sont-ils aussi méchants ? Hugo Lloris a l’explication : étant donné que tous les joueurs ne connaissent pas les paroles de la Marseillaise, ceux qui savent tentent au moins de mettre la larme à l’œil aux incultes, afin que ça passe mieux auprès du public…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Derrière ce titre façon Star Wars, les éditions Hugo BD surfent sur l’évènement qui se déroule en France métropolitaine durant le mois de juin 2016 et qui va logiquement occuper une grande place médiatique : les grèv … pardon, la coupe d’Europe de football. D’un réveil, il y a assurément besoin, dans l’esprit des 66 millions de supporters des bleus qui ont été humiliés par leur équipe adorée lors de la coupe du monde 2010 à Knysna. La fameuse grève de bus est évoquée ici, pour mieux être exorcisée, mais aussi les scandales qui ponctuent régulièrement la vie du foot français. Evidemment, les gags enfoncent toutes les portes ouvertes des rumeurs et infos colportées par les barycentres éthiques parfois vacillants de certains médias. Ici Ribery est débile léger, Platini un taulard en sursis, Griezman un super-héros et leur coiffeur à tous, un criminel ! Sur le plan graphique, Albert Carreres n’est certes pas le plus doué des caricaturistes. A quelques exceptions près (le Graet, Griezman, Ribery), on peine à reconnaître les acteurs (Deschamps, Evra, Platini…). Bien qu’académique dans le registre de l’humour, son style graphique est cependant dynamique et bien en place. Sur le plan comique, le recueil de gags – un par page – se caractérise par son irrégularité. Quelques bonnes inspirations (Fort Boyard) s’alternent avec des blagues éculées (le puzzle, le sens inverse sur l’autoroute), et un running-gag vraiment vraiment répétitifs répétitifs (l’affaire de la sextape). Sur le plan du casting, les auteurs mettent hélas en « vedettes » deux joueurs qui ne font pas partie de la sélection dans la réalité : Benzema et Ribery. Et oui, la réalisation d’une BD prend du temps et celle-ci a forcément été débutée bien avant que Deschamp n’annonce sa liste définitive des 23. Les auteurs se mettent d’ailleurs en abyme lors d’un gag pour parler de ce léger problème de recrutement. Ils ont aussi le bol incroyable que la météo du début juin 2016 soit aussi proche éloignée de celle de leur dernier gag…
