L'histoire :
Quelque part dans l’univers se trouve la planète Chelm qui contemple la longue agonie de son Soleil. La famille Supfermann, dont le chef de famille Jacob est fourreur, y habite. En allant réclamer le paiement d’un impayé au Conseil de Chelm, Jacob apprend que le monde va bientôt être détruit. Quand il apprend la nouvelle à sa femme Rachel, ils décident qu’il faut sauver leur Fils, le jeune Yossel. En effet, ils ont mis tous leurs espoirs dans ce jeune homme : son père veut qu’il devienne avocat, sa mère qu’il soit médecin… Yossel est donc envoyé sur notre planète Terre, où il acquiert comme tous les chelmites mâles des supers pouvoirs. Il décide alors de ne devenir ni avocat, ni médecin, mais super-héros car il veut sauver l'humanité et lui faire partager ses valeurs humanistes. Il va donc affronter tout à la fois la pègre, les politiques, la mondialisation et le terrorisme international. Il aurait mieux fait de faire sa médecine, c'est du moins l'avis de sa mère…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amateurs d’humour juif, cet album est fait pour vous : les clins d’œil à la culture juive y sont nombreux et répétés. Ainsi, le continent de Chelm a la forme d’une étoile de David ; le père de Yossel est fourreur et a obtenu son affaire par son mariage… On retrouve les images d'Epinal sur les Ashkénazes et les Séfarades. Dans le même temps, la parodie s’intéresse aussi aux codes et clichés du comics. La trame des aventures de Superman est respectée et la naïveté, voire la bêtise de Yossel, tranche agréablement avec ses pouvoirs. Juste un regret : le personnage de Lois Lane est absent de cet album, alors que la faire cohabiter avec Rachel aurait pu être un ressort comique supplémentaire. Cela dit, les pistes comiques exploitées ici sont nombreuses et variées et l’auteur réalise le tour de force d’envoyer un Oussama Ben Laden nu et complètement épilé sur une planète exclusivement peuplé de juifs. L'image finale du père de Yossel qui demande à Ben Laden vêtu d’un tee-shirt « I love New York » s'il sait piloter un avion, résume bien l'esprit de l'album. Voilà donc un album réjouissant à défaut d’être génial…