L'histoire :
Dans la cité de l'empire de l'Est, Monsieur X est fortement sollicité. On lui demande des arbitrages. Parmi la multiplicité des informations, on lui annonce que son père vient de mourir. En tant qu'unique héritier, il est demandé au chevet de son défunt père, mais il refuse, il se fera représenter. Rien ne doit troubler sa vision. Le père de Monsieur X était à la tête d'une entreprise parmi les plus influentes au monde. Son père avait une vision, lui en a une autre. Et il sera toujours là dans 800 ans pour contempler la mise en place de cette vision du monde. Il veut devenir immortel, et reprendre le contrôle du monde aux intelligences artificielles qui sont devenues indispensables et omniprésentes. Il crée donc sept clones à son effigie. A terme, il n'en choisira qu'un seul, celui qui lui ressemble le plus. Les autres seront éliminés. Un de ses clones, accompagné de Mars, la dernière humaine augmentée, lui permettent de réaliser des tests. Ils ne sont que des cobayes. Lorsque l'un des clones rencontre par hasard Amanda, une émotatoueuse qui a mis au point une encre très particulière, reliant le tatouage au système nerveux, sa vie va basculer.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Olivier Lejeune, alias Olivier Luge, est un praticien hospitalier spécialisé en addictologie. Il exerce à la Croix Rousse à Lyon, et s'intéresse en parallèle à la bande dessinée et au dessin. Il est notamment l'auteur de La Vague, publié chez HumenSciences. Il réitère sa collaboration avec cette maison d'édition, qui ouvre les portes des laboratoires et met en relation les lecteurs avec des auteurs-chercheurs, spécialisés dans leur domaine. Ce qui explique notamment que ce roman graphique à la pagination conséquente, ne soit pas des plus accessibles. En effet, l'auteur connaît son sujet, qu'il maîtrise en profondeur. Il n'hésite pas à développer, à étayer... mais pour un lecteur lambda, qui ne possède pas de fortes connaissances sur le transhumanisme ou les intelligences artificielles, il est parfois difficile de suivre la cadence. Graphiquement, l'auteur a fait le choix du noir et blanc et d'une colorisation en teinte de gris. Entre les actions, les personnages (parfois clonés), on s'y perd souvent. On comprend l'intention d'Olivier Lejeune, qui se questionne sur un potentiel futur sans Internet pour contrôler nos vies. Mais la réalisation et la concrétisation en une histoire de science-fiction dystopique, avec un regard scientifique poussé, ne permettent pas aisément de rendre accessibles ses interrogations. Ce roman graphique est à réserver aux amateurs de récits d'anticipation qui sont prêts à se lancer dans une lecture complexe.