L'histoire :
En 1956, Michel a 7 ans et il vit à Dakar, avec ses parents qui travaillent pour Air France. Il s’amuse dans les épaves d’avion, à faire semblant de piloter. Evidemment, les copains pilotes des parents racontent sans cesse d’incroyables anecdotes… Pour autant, son parcours scolaire est laborieux, dès lors qu’il revient en France. Un prof lui inculque cependant le plaisir des maths, puis il se lance dans des études d’ingénieur à Cachan. Il entre finalement à l’école des pupilles de l’air de Grenoble, après qu’un pilote de l’Armée de l’air leur a présenté son métier. En 1969, Michel passe son brevet de pilote sur un petit Piper. Puis à l’Ecole de l’Air de Salon-de-Provence, il apprend à piloter des avions à réaction, un exercice véritablement pointu. Piloter un avion qui file à plus de 600 km/h exige la perfection à chaque instant. Durant toute cette époque, Michel suit la course à l’espace que se livrent les USA et l’URSS. Gagarine a effectué son premier vol orbital en 1961… Les américains ont marché sur la lune en 1969. Michel, lui, devient pilote d’essai. Il quitte la base de Cambrai pour celle de Cazaux. Puis en 1985, il rejoint le projet Hermés. Une navette spatiale perchée en haut de la fusée Ariane permet alors de rejoindre une station expérimentale en orbite : Mir ! Il devient l’un des 1000 candidats pour effectuer ce genre de mission et se livre donc à des entrainements éprouvants, auxquels appartient le terrifiant tabouret tournant…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître, la première chose qu’on a proposé au spationaute français Michel Tognini, lorsqu’il est arrivé à bord de la station Mir en juillet 1992, c’est : « Veux-tu du thé, du café ou du chocolat ? » Une question pour le moins incongrue, lorsqu’on file à la vitesse de 28 000 km/h dans le vide intersidéral, à plus de 350 km de la Terre… Sympa, ce troquet ! Situé en plein milieu de cet ouvrage autobiographique, cette question sonne comme la pierre angulaire d’une sacrée carrière. Dans la première partie, le spationaute retrace de manière aussi linéaire, synthétique et informative que possible son enfance, sa formation, son parcours complexe et progressif pour en arriver là, à bord du programme russe Soyouz. Puis en 1999, Tognini est reparti avec un programme américain cette fois, pour la mise en orbite de l’observatoire Chandra. La fin de l’album se rend moins linéaire et fait un fascinant bilan de la conquête spatiale : son histoire, ses découvertes, ses limites autant techniques que physiologiques et psychologiques, ses applications sur la vie terrestre, ses programmes qui transcendent les questions nationales, ses prochaines étapes. Une belle synthèse, qui ne nécessite pas d’un dessin en noir et blanc particulièrement « esthétique » (par Gilles Macagno) pour être vraiment passionnant. On reconnait en effet bien les fusées, les modules, les stations, mais beaucoup moins les acteurs authentiques de ces extraordinaires explorations.