L'histoire :
La nuit qui précède sa rentrée aux beaux-arts, une angoisse légère mais tenace empêche Guillaume de dormir. Il vient juste de déménager et l’écho de sa respiration le renvoie au vide de son appartement. Il en est sûr, l’agence immobilière essaie de lui faire croire qu’il fait 80 m2. Or il fait tout au plus 60 m². Comment peut-il dormir dans un appartement soudainement amputé de 20 m² ? Quand les klaxons se font entendre au beau milieu de nuit, Guillaume se souvient que sa chambre donne sur le boulevard. A 7h30, il réussit enfin à trouver le sommeil… au moment exact où il doit se lever. Malgré un petit déjeuner copieux, l’angoisse reste entortillée dans ses boyaux. Les gnocchis de la veille essaient tant bien que mal de remonter le long de son œsophage… Sur le chemin, le premier bac à fleur lui sert à se soulager de ses intestins capricieux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Guillaume Long, l’auteur de la série A boire et à manger a commencé sa carrière en 2002, par deux albums autobiographiques, alors qu’il n’avait que 25 ans. Ils sont aujourd’hui réédités dans une intégrale qui comprend une troisième partie se déroulant quinze ans plus tard. Cette édition a vu le jour grâce à une campagne de financement participatif lancée sur la toile. Guillaume Long y narre son quotidien plutôt ordinaire d’étudiant aux beaux-arts en compagnie de son pote Rémi. Evidemment, ce récit est truffé d’anecdotes plutôt humoristiques, comme ses inquiétudes liées à sa dissymétrie testiculaire, ses expériences artistiques clandestines dans les rues de Saint-Etienne, son voyage universitaire au Portugal ou encore ses 3 jours pour le service national. La 3ème partie inédite est sans aucun doute la plus réussie : l’auteur y maîtrise davantage son graphisme et manie l’autodérision de manière plus efficace. Dans ce chapitre intitulé Extra-ball, il revient rapidement sur ses années aux beaux-arts, sur le fait qu’il ait perdu de vue son ami Rémi… mais c’est surtout l’occasion pour lui d’évoquer longuement une épreuve de vie qu’il a du affronter. Au niveau graphique, on ne peut pas dire que les 2 premiers chapitres soient des plus aboutis. L’auteur a recours systématiquement à un cadrage en gaufrier avec 12 cases par page et le dessin monochrome est on ne peut plus simpliste. Dans le 3ème chapitre, même si la technique de cadrage persiste, le dessin est plus mature, avec des personnages plus expressifs et ce qu’il a à nous raconter est beaucoup plus consistant.
