L'histoire :
Après le Méga et le Phoenix, une troisième créature antédulivienne géante, un « kaiju », a émergé de l’océan, proche d’un lagon corallien. Elle s’est dirigée vers la fosse des Mariannes, où elle a plongé, au plus profond. Elle en est remontée avec un artefact d’origine inconnue, de 5 m sur 9 m. Puis elle a pris son envol et… elle réapparait désormais au-dessus du stade de foot de Manaus, au Brésil, qui ressemble à un nid géant. Le cygne noir s’est alors posé au milieu de la foule amassée sur la pelouse, alors que se tenait un concert. Les gens qui se trouvaient là ont été écrasés par ses serres gigantesques. Les autres se sont enfuis dans un mouvement de panique généralisée. La créature a alors posé devant elle l’objet mystérieux. Comme hypnotisée, une jeune femme s’est alors approchée calmement de l’ouverture à l’extrémité de l’objet et elle est entrée dans ce « sphincter » géant. Bien d’autres festivaliers ont ensuite aussi été calmement attirés à l’intérieur de l’objet… qui est alors entré en phase de chrysalide, comme couvé par le cygne noir installé au milieu du stade. Pendant ce temps, une foule de journalistes s’est amassée devant le domicile de Felipe, dans un quartier résidentiel de Buenos Aires. Dans son jardin, repose désormais le crane géant du Méga… et le monde entier essaie de comprendre ce qui se joue.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’argentin Salvador Sanz prouve une dernière fois qu’il n’y a pas que les mangakas japonais qui soient fans de kaijus, ces créatures géantes qui piétinent notre civilisation comme on le ferait d’une ville en Legos. Après le Méga dans le tome 1, puis le Phoenix dans le tome 2, c’est au tour du Cygne noir d’impressionner l’humanité par son apparence austère et rocailleuse, son comportement insectoïde et sa taille démentielle. Et d’intriguer énormément, car les personnages humains, tout comme les lecteurs de cette trilogie, ignorent et ignoreront toujours la finalité de ces émergences. Le phénomène est aussi spectaculaire, qu’il est gratuit. Comme pour les deux précédents volets, on assiste donc à des palabres familiaux et/ou des expériences oniriques qui n’expliquent rien, mais entretiennent le mystère et ponctuent les scènes muettes de ballets géants entre ces bébêtes hautes comme des immeubles de 30 étages. A quelle mécanique « cosmique » répondent les créatures ? Quelle est la nature de leur relation à certains humains comme Tina – qui leur parle – Felipe – qui fait des gâteaux alter-ego des évènements – ou Elmo – qui cherche à apprendre de son père défunt dans un entre-deux-mondes cosmique ? Ça reste très hermétique, mais ça offre un prétexte à des séquences aussi envoûtantes qu’impressionnantes de majesté et d’ésotérisme chtonien.
