L'histoire :
Une créature géante, que les médias ont baptisée « la salamandre », est sortie des entrailles de l’Antarctique et a attaqué la capitale de l’Uruguay. Mais avec l’aide de Tina, une fillette, qui a soufflé dans une corne antédiluvienne, comme un happeau à une fréquence précise, une autre créature est sortie du fond de l’eau pour l’éradiquer, Méga. Cela s’est fait au prix de démolitions urbaines terribles, dans un déluge de feu et de destruction. Puis Méga est reparti sagement dans les fonds abyssaux, abandonnant un morceau de sa queue dans les ruines. Les autorités explorent alors le « nid » que la salamandre s’est aménagé, en forme de muraille circulaire. On découvre que le monstre avait commencé à creuser un trou très profond. Essayait-elle de déterrer quelque chose ? Les doutes s’avèrent exacts : soudain, au milieu de la nuit, un séisme retentit et une nouvelle créature ailée sort du trou, qu’on baptise « le phœnix ». Cette créature se dirige vers les chutes d’eau d’Iguaçu, entre l’Argentine et le Brésil. Elle attrape des dizaines de touristes entre ses griffes et les écrase entre ses paumes, puis se recouvre la tête de litre de sang humain. Les téléspectateurs, parmi lesquels le père de Tina, sont horrifiés. Au cours de ses rêves, la fillette se fait tout expliquer par son grand-père, un explorateur disparu en mer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévu pour couvrir une trilogie, Méga a beau être d’origine argentine, il exploite le genre des « kaiju » japonais. Pour rappel, ces créatures géantes, dont la plus célèbre s'appelle Godzilla, viennent fiche un bordel monstre dans les centres villes plein d’immeubles, éradiquant au passage des nuées d’humains comme s’il s’agissait de fourmis. Le premier tome avait vu s’affronter la méchante « salamandre » et la créature Méga, salvatrice, bienveillante, pilotée par une innocente fillette à partir d’un happeau en corne de kaiju. L’auteur Salvador Sanz ne tire pas son originalité de son scénario. Manichéen, ce dernier se contente de décliner moult inspirations fantastiques issues de la littérature chtonienne et des mangas. La fillette discute en rêve avec son grand-père qui a disparu, mais qui n’est « ni mort ni vivant », et qui décrypte au passage la « paléontologie » de ces créatures à l’intention du lecteur. Comme dans les sagas superhéroïques de type Marvel, l’innocente fillette qui s’emploie à sauver l’humanité a un némésis, en la personne d’un adolescent qui pilote les méchants monstres (en faisant des gâteaux !). La plus-value vient plutôt des dessins, notamment lors des affrontements titanesques entre les kaijus aux morphotypes insolites et complexes – bien plus que lors des séquences avec les humains, très moyennes. Deux nouvelles bestioles monumentales sortent des entrailles de la Terre dans cet épisode… et nous donnent rendez-vous pour un affrontement final dans la 3ème et dernière Danse des chacals, à paraître, toujours chez Ilatina. Un dossier spécial sur les kaijus dans la pop-culture cinématographique, élaboré par Nicolas Jeantet, conclut ce deuxième opus.