L'histoire :
Nacha, étudiante, vit à Berlin, où elle en passe de se marier civilement avec Chini, une jeune allemande. Toutes deux ne sont encore pas bien sûr de leur avenir, mais Nacha évoque son passé, divisé en deux origines : suisse mais aussi argentine par son arrière-arrière grand-père émigré. L'occasion d'évoquer la dictature militaire des années 1970 et confronter les revendications libérales d'alors, avec les mouvements sociaux européens liés aux migrations d'aujourd'hui.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a pu être initié à la culture Argentine à l'aube des années 80 par les récits de José Munoz et Breccia (Alberto). C'est toujours avec un certain plaisir que sont découvertes de nouvelles histoires sur ce pays. Paru en 2019, ce titre fait partie des trois premiers publiés par les éditions Ilatina, avec Evaristo et la Grande arnaque, et le premier de la collection Novela grafica, dédiée aux nouveaux auteurs. S'il est quelque peu passé sous les radars, face aux rééditions de classiques argentins tels ceux de Carlos Trillo, Carlos Sampayo, Domingo Mandrafina, ou Enrique Breccia, il ne faut pas le négliger. Notes de bas de page dévoile en effet une histoire très intéressante, faisant le lien entre passé et héritage. Nacha (Igniacia) mêle brillamment présent allemand et rappel des évènements socio-politiques ayant marqué ses tout premiers souvenirs. Le style est fluide et le dessin, réalisé dans un noir et blanc parfaitement maîtrisé, se révèle dans des grandes cases, de une à trois maximum par page, où l'encre est répandue avec générosité au pinceau. Le papier épais de cette édition cartonnée le mettant particulièrement en valeur. Ce mélange savamment dosé offre au final un roman graphique très agréable et charismatique, œuvre sincère et moderne mixant témoignages familiaux et faits historiques, qu'il serait dommage de ne pas remarquer. Bien plus que de simples notes de bas de page finalement.