L'histoire :
Lucia étant au Havre, Max s'occupe seul de la librairie. Un soir qu’il sort du cinéma avec sa femme Lola, il est abordé par un collectionneur lui propose une affaire incroyable : des dessins et planches originales d'Yves Chaland. Celui-ci, dans le besoin pour sa mère atteinte d’Alzheimer, souhaite un paiement rapide et en liquide. Très méfiant, il ne transmet des photos que par Snapchat, celles-ci disparaissant en quelques minutes. Un rendez-vous est donc pris chez le vendeur et l'affaire conclue. Malheureusement, une fois Lucia rentrée, la mauvaise nouvelle ne tarde pas à tomber...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sixième épisode d'une série désormais bien installée dans le paysage bédéphile francophone, cette « affaire » était attendue avec impatience par les amateurs. Pensez : un chapitre évoquant Yves Chaland ! On avait déjà eu droit à un faux Hergé… mais là, seulement trois ans après le collectionneur (on avait dû attendre sept ans entre Lucia au Havre et cet avant-dernier tome), c'est à un véritable tour de force que notre duo de passionnés nous invite. Partant d'une intrigue classique liée à la librairie, et l'intercalant entre les deux précédents tomes, Alep nous embarque, par le truchement d'une sorte de mise en abime, dans un scénario où se mêlent phantasme et réalité, révélateur de la passion sans borne que voue le duo d'auteurs à Yves Chaland. Connaissant bien l'histoire locale et ayant été mis en contact avec Isabelle Beaumenay-Joannet, la veuve de l'auteur devenu culte, celui-ci arrive à faire basculer l'onctueuse fiction vers le documentaire en nous proposant un cahier fourni de documents rares en fin d'ouvrage, appuyant sa démonstration. Un vrai régal scénaristique. « L'Affaire est dans la sac », comme on dit. Un tome indispensable à tout amateur.