L'histoire :
C’est beau, de regarder un bébé qui dort. Parfois, on a l’impression qu’il rêve quand il fronce le nez. Parfois, il gigote, il fait des petits bruits, c’est sûrement qu’il va se réveiller. Parfois il râle un peu, puis se rendort facilement… D’autres fois non ! Dakar, décembre 2012, Fatou et Abib viennent d’avoir une petite fille qu’ils prénomment Léah, comme leur amie française auteur de BD qui est en voyage itinérant au Sénégal. Fatou raconte à la jeune française ses péripéties au moment de l’accouchement. Comme il s’agissait de son premier enfant, la sage-femme a affirmé à Fatou qu’elle allait mettre du temps à accoucher et que la jeune femme devait patienter. Malgré des douleurs de plus en plus fortes et rapprochées, la sage-femme s’est montrée ferme et même menaçante. Isolée dans le coin d’une pièce, c’est une femme de ménage qui a installé Fatou et qui a fait naître son enfant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis quelques années, dans la BD, les récits de voyages se multiplient avec plus ou moins de réussite ou d’intérêt. Dans cet album, Léah Touitou relate son expérience au Sénégal et notamment son projet au sein des écoles afin d’initier les enfants au dessin. Notons que cette artiste n’en est pas à son coup d’essai, car son premier album « Café Touba » était déjà consacré à un premier périple au Sénégal. Au contact de la population, et malgré quelques déboires, Léah dresse un portrait convivial et chaleureux des personnes qui l’ont accueillie. Ce voyage est l’occasion de faire des rencontres marquantes et de tisser des liens forts. Dans cet album, pas d’aventure humaine extraordinaire ou d’anecdotes truculentes, mais le récit d’un quotidien dépaysant. Ce témoignage a au moins le mérite de nous faire relativiser sur nos conditions de vie d’occidentaux. Cette invitation au voyage est rythmée par des dialogues en français emprunts d’une formulation locale. Le dessin de Léah Touitou et le choix du noir et blanc collent parfaitement à cette ambiance africaine et restituent avec justesse toute l’humanité des personnages.
