L'histoire :
Après plusieurs années d’hésitations, deux amies, Adèle et Bettina, décident de partir à la découverte de la plus longue ligne de chemin de fer au monde : le Transsibérien. Les deux jeunes femmes partent pour 5 semaines de voyages au départ de Moscou et jusqu'à la gare butoir de l’itinéraire, la ville de Vladivostok. Mais cette folle aventure commence bien avant le départ du train. Car il faut arriver à s’acheter des billets et la tâche s’avère plus difficile que prévue. Ce n’est pas un problème de langue, car les aventurières parlent la langue de Gogol et Nabokov, mais plutôt un souci de fuseaux horaires…. et le célèbre train va en traverser pas loin de 10 différents ! Lors de leurs nombreux arrêts, le visage de la véritable Russie leur apparaît : population dans une grande pauvreté, nombreux bâtiments délabrés, aucune attention aux problèmes écologiques… Les échanges avec les locaux dans le mythique train ou lors des visites sont cordiaux, mais finissent souvent par cette question : pourquoi avez-vous fait ce voyage ? Cette interrogation si souvent entendue commence à semer le doute dans l’esprit de Bettina et d’Adèle. Car pour les russes, le transsibérien n’est pas un train de légende mais juste un moyen de transport plus économique que l’avion. Laissant de côté leurs doutes, les filles choyées par les russes vont savourer cet incroyable voyage aux confins de l’Asie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette histoire, c’est d’abord celle authentique des protagonistes de cet ouvrage : Adèle David (auteure, traductrice) et Bettina Egger (illustratrice, graveuse). Ces deux amies vont réaliser le rêve d’une vie : faire Moscou-Vladivostok sur le transsibérien. Bettina a utilisé ses différentes rencontres et les somptueux paysages qu’elle a croisé pour produire ce joli récit de voyage illustré. Ce récit ferroviaire nous emporte ainsi dans les nombreux panoramas de cette aventure de 9 299 km, de l’Oural aux steppes mongoles. Tout y est dessiné avec talent et détails. Mais les paysages ne sont pas ce qui retient le plus l’attention ; ce sont plutôt les nombreuses rencontres humaines. Bien loin du cliché du russe malpoli et froid, la dessinatrice montre des autochtones pleins d’humanité et de fraternité. Si Bettina voulait partager son expérience tout en cassant les aprioris sur l’ancienne Union Soviétique, c’est réussi. Pour les plus curieux, il est possible d’avoir plus d’informations sur cette belle aventure grâce à leur blog de voyage : https://projettranssiberien.wordpress.com. Et peut-être que ce sympathique ouvrage vous donnera envie de tenter l’expérience…
