L'histoire :
Une nuit, un individu s’introduit dans la cour de l’hôtel de ville de Douai, en passant par les égouts, afin d’y dérober un tableau précieux. Le lendemain, le maire de la ville appelle le commissaire Arthur pour porter plainte et expliquer le larcin. Arthur fait faire un relevé d’empreinte par le prof Legros... mais ces relevés ne donnent rien. Or la nuit suivante, le même cambrioleur récidive dans une église de Langres, y dérobant un tableau de Jésus, sans grande valeur. Arthur est de nouveau appelé sur place, alors même qu’il est en pleine audience au tribunal pour son divorce. Arthur est bien heureux de s’affranchir de cette douloureuse étape. La nuit suivante, toujours le même cambrioleur s’attaque à un nouveau tableau, carrément au musée du Louvres ! Le directeur Monsieur Thaï appelle le lendemain Arthur à la rescousse, qui se rend sur place. Cette fois, il existe des bandes de vidéo surveillance et Arthur tombe des nues : on y reconnait clairement son ami Elias ! Arthur s’en va donc interroger Elias, alors même qu’il est en plein tournage d’un film. Il l’emmène au commissariat pour lui montrer les vidéos et le place en garde à vue dans la foulée, alors même qu’Elias dénie évidemment les larcins. Une cassette VHS est livrée le lendemain au commissariat, sur laquelle Elias, en costume cravate, annonce face caméra qu’il va recommencer au Musée du Louvres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est déjà la 6ème aventure d’Elias fournie par les éditions Jihem et l’auteur du Nord Pas de Calais Sylvain Aimès. Dans une sorte d’hommage à la ligne claire d’Hergé, l’auteur « amateur » tente de mettre en scène une nouvelle affaire intrigante de vol de tableau par Le jumeau maléfique de son héros, Elias. Tenter est le verbe, étant donné l’amateurisme de l’intrigue, tarabiscotée, rocambolesque, décousue, qui se perd dans des dialogues inutiles, s’essaie parfois à l’humour pas drôle, fait fi des unités de lieu et de temps, jongle avec des mystères qui tombent à plat et ne parviennent jamais à donner des explications cohérentes… Pourquoi le directeur du Louvres, le musée parisien, fait-il appel à un sous-commissaire de Douai lors qu’on lui dérobe un tableau ? Comment un jugement de divorce peut-il se dérouler devant un public aussi nombreux que s’il s’agissait d’une affaire criminelle ? Comment cette audience (à Douai) peut-elle être ajournée pour une affaire aussi « urgente » qu’un relevé d’indice pour le vol d’un tableau secondaire dans une petite église… de Langres. Seuls les jeunes lecteurs inexpérimentés et tolérants se laisseront éventuellement prendre par des ficelles aussi fines et noueuses. Au niveau du dessin, malgré l’intention élémentaire de la ligne claire, c’est tout aussi amateur : décors mal dupliqués ou absents (ha, sacré laboratoire, le prof Legros !), remplacés par des dégradés horribles, personnages déformés ou mal cadrés, expressivité réduite au minimum syndical… La marge de progression est immense.
