L'histoire :
Maxe va à la rencontre d'authentiques vignerons du Champagne et note tout pour préparer un album de BD sur la fabrication de ce célèbre vin. Quatre saisons rythmeront ses découvertes, qui passeront par de nombreuses dégustations.
Hiver. Il fait la connaissance du patriarche Louis (92 ans, auteur de la préface), qui lui montre la taille des sarments, et de Thierry qui remonte pour lui l'histoire du vin depuis le Moyen-Age.
Printemps. Alix, jeune vigneronne, lui expose le business, mais aussi les caves, le liage des vignes, le travail du cheval, tout ce labeur d'humble passion et de précision.
Eté. A Epernay, la capitale du Champagne, il découvre les crayères, immenses et hautes galeries où les milliers de bouteilles sont précieusement entreposées aux conditions idéales. Et avec Thierry à nouveau, il apprend comment détecter, avec appareil ou au jugé, l'exacte maturité du raisin pour récolter juste à temps.
Automne. Les vendanges et ses multiples et complexes opérations commencent, surprenant beaucoup Maxe, qui y prendra une part active...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un album sur le Champagne, cela peut être très sympathique, n'est-ce pas ? On y apprend beaucoup sur ces opérations délicates et séculaires (un utile glossaire des termes de métier clôt d’ailleurs l'album). Mais le scénariste semble avoir hésité entre fiction et documentaire, et a opté pour un reportage à la première personne. D'où une absence de distance : tout est au premier degré, avec des commentaires et des dialogues souvent naïfs et tellement remplis de bons sentiments qu'ils en sont complaisants. L'autre écueil scénaristique est le délayage, le relâchement : 80 planches impliquent d'avoir un contenu riche à exprimer (c'est à l'éditeur d'y veiller). Textes inutilement positifs, dialogues redondants : l'aspect objectif du documentaire avec angle de vue choisi a été évacué au profit d'un faux reportage qui enjolive systématiquement. Dommage, car toutes ces étapes de préparation et de fabrication restent instructives, et le profane découvre des techniques insoupçonnées et un esprit artisanal de l'excellence. Le dessin aurait pu être agréable, l'aquarelle étant tout-à-fait indiquée dans son rendu léger et chatoyant. Mais le graphisme, inégal, s'il représente bien les paysages et surtout les bâtiments, montre des insuffisances dans les personnages. L'anatomie et la vérité des mouvements du corps sont en effet les plus difficiles à maîtriser. D'où une impression générale souvent scolaire, appliquée mais maladroite. Pourtant, çà et là, de belles cases aux images bien senties et évocatrices parsèment l'album, ce qui prouve des potentialités. Le dessinateur avait déjà participé à un album sur le Champagne et réalisé quelques albums historiques. Nul doute qu'il puisse faire nettement mieux, surtout avec un scénario mieux bâti. Attention à ne pas singer ces BD factices et approximatives faisant la promotion d'une enseigne ou d'un réseau de marques... Restons dans le 9ème art !