L'histoire :
La journaliste Elodie Font mène une enquête en compagnie de la dessinatrice Elisa Gandolfo. Elles cherchent à comprendre le processus de fabrication des parfums. Direction Grasse, ancienne capitale mondiale de la parfumerie, pour y rencontrer un producteur de la rose de mai, du jasmin, de la tubéreuse, de l'iris et de l'acacia épineux. Constant Viale, véritable passionné, met tout son cœur et son enthousiasme dans la culture des fleurs, qui devient de plus en plus rare. Il apporte une autre vision du marché du parfum, qui ouvre d'autres portes à franchir. Stéphane Picard est un acteur indispensable sur le marché de l'odeur. Son métier ? Sourceur de matières premières. On pourrait le présenter comme un voyageur de par le monde, en quête de nouvelles odeurs comme le canarium madagascariense, l'ylang-ylang, le piri-piri... Une fois la fragrance trouvée, il faut identifier les molécules pour les vendre aux parfumeurs. Dominique Ropion est nez. A son palmarès, La vie est belle ou Ysatis. Pierre Dinand donne quant à lui une image à ces fragrances, en créant des bouteilles tels Opium, Eternity, Obsession. Les métiers autour d'un parfum sont très nombreux. Annick Le Guérier, historienne du parfum, souligne même l'importance de l'odeur rien que par le nombre d'expressions que nous utilisons. Le monde du parfum est d'une grande richesse. Qui l'eut cru ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un livre qui nous met au parfum. Le jeu de mots est facile, mais l'exercice de bien raconter pouvait se révéler complexe. Toutefois, Elodie Font trouve toujours la juste mesure dans la quantité d'informations données. Juste ce qu'il faut pour bien comprendre la thématique du parfum en parlant de l'ensemble de ses intervenants. Les sujets sont nombreux et tous très bien abordés. Ainsi, on découvre l'horticulteur, le chercheur d'odeur, le distillateur, le nez, le designer de flacons, la vendeuse, sans oublier l'historienne. En finissant la bande dessinée on est heureux d'avoir appris mille choses amenées de façon compréhensible. Cet apprentissage est aussi du au travail de l'illustratrice Elisa Gandolfo. Son dessin dynamique, quoique imprécis, trouve son authenticité dans le suivi d'une journaliste. Les couleurs chaleureuses et claires apportent une douceur qui correspond à l'image du parfum. D'autant que nous voyageons entre la Provence, Tahiti, Paris, avec les évocations que nous connaissons. On pourrait presque sentir par moment certaines effluves qui ont marqué notre mémoire. Une bande dessinée documentaire enrichissante que vous allez humer de la première à la dernière page.